Santé

Dyspraxie : comment savoir si mon enfant en souffre ?

Publié par Dk News le 27-07-2019, 15h09 | 23
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Handicap invisible, la dyspraxie est pourtant une pathologie lourde et handicapante au quotidien. Caractérisée par une altération de la capacité à exécuter de manière automatique des gestes, elle doit être prise en charge. Le point sur cette maladie avec Adeline Douzet psychologue, neuropsychologue et Gaëlle Rollet, ergothérapeute.

La dyspraxie,qu'est-ce que c'est ?

La dyspraxie, comme tous les troubles dits « Dys », est un trouble cognitif spécifique développemental. La dyspraxie se manifeste par des troubles du développement moteur avec notamment, l'apprentissage de gestes, l'acquisition des coordinations sensori-motrices (lorsque l'on souhaite atteindre un objet que l'on a localisé) ainsi que les fonctions visio-spatiales (qui permettent de s'orienter dans l'espace, de percevoir les objets de notre environnement et d'imaginer mentalement un objet physiquement absent). Enfants et adultes peuvent être concernés par la dyspraxie. On estime qu'elle touche entre 1 et 6 % de la population en âge scolaire. Les garçons étant plus touchés que les filles (de 3 à 5 garçons pour 1 fille).

Les symptômes de la dyspraxie

Les symptômes de la dyspraxie sont présents dès les premiers stades du développement et se manifestent par des retards psychomoteurs prononcés, une maladresse importante ainsi qu'une dysgraphie (trouble spécifique de l'écriture). On retrouve ainsi une difficulté :

- dans l'apprentissage des gestes tels qu'apprendre à s'habiller, utiliser ses couverts, se servir à boire, lacer ses chaussures, se coiffer...

- dans les activités de motricité fine comme l'écriture, le dessin, le coloriage, le découpage... ainsi que dans l'utilisation et la réalisation de documents visuels, spécialement ceux comportant des informations spatiales (tableaux, courbes, graphiques, etc..)

- dans les jeux (jeux de construction, poupées, billes, manipulation d'une manette de jeux...) et les loisirs : pratique d'un sport, d'un instrument de musique, travaux manuels...

- dans l'espace : des difficultés pour se repérer dans l'espace, en particulier pour se déplacer dans des lieux peu familiers, se repérer sur un plan...

- dans l'impossibilité d'une prise de note lisible et rapide : les écrits produits sont alors inutilisables pour réviser, apprendre ou restituer ses connaissances lors des contrôles.

Dans ce contexte, les activités motrices de la vie quotidienne mettent facilement en échec (notamment scolaire) et limitent la participation aux activités ludiques. La maladresse peut alors contribuer à l'isolement. Les difficultés visio-spatiales peuvent également entraîner une impossibilité à se déplacer vers des lieux inconnus, sans être accompagné, à se repérer sur un plan de quartier ou de transports en commun limitant ainsi les possibilités de déplacement autonome.

Les conséquences fonctionnelles peuvent quant à elles résider dans une lenteur, une grande fatigabilité et une situation d'échec scolaire. Par ailleurs, ces personnes peuvent rencontrer des troubles de l'organisation qui touchent tous les secteurs de la vie (organisation du cartable, de la trousse, des classeurs, du bureau, etc.) qui aggravent leur lenteur et leur inefficacité au quotidien.

Le tout contribue à une mauvaise estime de soi souvent renforcée par une incompréhension des adultes. Cela peut parfois générer des dépressions graves ou des réactions inappropriées (de prestance, de repli sur soi, d'opposition) qui peuvent être confondues avec des troubles du comportement. Il est donc important de faire preuve de vigilance.

Quels examens doivent être réalisés ?

Pour diagnostiquer la dyspraxie, différents examens doivent être mis en place. Un bilan neuropsychologique pour écarter le retard mental est notamment nécessaire.

Un bilan en psychomotricité (qui relève les capacités en motricité globale) et ergothérapie (qui relève les capacités en motricité fine) également, afin d'évaluer et cibler les difficultés du patient et savoir à quelle échelle sont les troubles. Un bilan en orthoptie permettra de relever les difficultés de balayage visuel. Une consultation auprès d'un neuropédiatre est enfin nécessaire afin de poser le diagnostic, à la vue des quatre bilans réalisés et d'apporter son analyse complémentaire génétique, neurologique et pédiatrique.

Quels traitements ?

La dyspraxie ne se soigne pas. Le patient apprend à vivre avec, à pallier ses difficultés en adoptant des stratégies compensatrices. Les prises en charge qui peuvent être mises en place à la suite du diagnostic comprennent une rééducation spécifique et ciblée auprès de praticiens tels qu'un psychomotricien, un ergothérapeute et un orthoptiste.

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