Soudan: Manifestation dans le centre du pays contre la mort de lycéens

Publié par DK NEWS le 02-08-2019, 16h10 | 2

Des centaines de manifestants ont défilé mercredi dans les rues d'Al-Obeid, dans le centre du Soudan, où six personnes, dont quatre lycéens, ont été tuées lors d'une manifestation lundi.

Lors d'un rassemblement de protestation contre les pénuries de pain et de carburant à Al-Obeid, à 420 km au sud-ouest de Khartoum, six manifestants ont été tués par balles.

Mercredi, un docteur du principal hôpital d'Al-Obeid a annoncé que seuls quatre des six victimes étaient des lycéens, et non pas cinq comme indiqué auparavant.

"Sang pour sang, nous ne voulons pas de compensation", a scandé la foule à Al-Obeid, composée de jeunes Soudanais et d'adultes qui brandissaient des drapeaux du Soudan et des photographies des victimes.

Mercredi, les manifestants ont d'abord défilé dans différents quartiers d'Al-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, avant de se retrouver dans le centre-ville.

Après la mort des manifestants, les autorités soudanaises ont annoncé la fermeture de l'ensemble des établissements scolaires à partir de mercredi et ce "jusqu'à nouvel ordre". Le drame de lundi a également entraîné la suspension de négociations prévues mardi entre le mouvement civil et le Conseil militaire au pouvoir, les négociateurs de la contestation ayant décidé de se rendre à Al-Obeid. Mercredi, un des chefs de file de la contestation, Ismaïl al-Taj, a appelé à une "marche du million" jeudi à travers le pays.

"Nous tenons le Conseil militaire de transition responsable de la protection des manifestants, parce que dès qu'il y a une manifestation, des gens sont tués", a-t-il accusé lors d'une conférence de presse.

Le Soudan est en proie à un mouvement de contestation depuis décembre. Déclenchées après le triplement du prix du pain, les manifestations se sont transformées en opposition au président Omar el-Béchir, destitué et arrêté par l'armée le 11 avril après 30 ans au pouvoir.

Le procès de M. Béchir, inculpé pour corruption, s'ouvrira le 17 août, sans "aucun fond politique", ont annoncé mercredi deux de ses avocats.