Monde

Tensions irano-américaines: Téhéran prêt à négocier sous condition

Publié par DK NEWS le 06-08-2019, 16h38 | 14
|

 L'Iran a affiché mardi sa disposition à  négocier avec les Etats-Unis à condition que ces derniers lèvent les  lourdes sanctions économiques, rétablies contre Téhéran après le retrait de  Washington en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien  de 2015.

Cette annonce a été faite par le président iranien Hassan Rohani: «la  République islamique d'Iran est en faveur de négociations et si les  Etats-Unis veulent vraiment discuter, avant toute chose ils doivent lever  l'ensemble des sanctions», a-t-il déclaré la télévision, sans préciser sur  quoi porteraient ces négociations.

Après s'être retiré en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire  iranien de 2015, Washington a rétabli une série de lourdes sanctions  économiques contre Téhéran.

Depuis lors, les tensions n'ont cessé  d'augmenter entre les deux pays.

En réponse à ces sanctions, l'Iran s'est affranchi début juillet de  certains engagements pris dans le cadre de l'accord et menace de poursuivre  son désengagement graduel du pacte si les autres Etats parties  (Royaume-Uni, Allemagne, France, Chine, Russie) ne l'aident pas à  contourner les sanctions américaines.

 Selon le président iranien, Téhéran est disposé à discuter, que les  Etats-Unis soient ou non partie prenante à l'accord.»Qu'ils veuillent  intégrer ou non le JCPOA (sigle désignant l'accord), c'est à eux de  décider», a-t-il insisté.

«S'ils veulent des discussions, ils doivent en préparer le chemin.

Le  chemin qui y mène passe par la repentance.

Il n'y a pas d'autres voies», a  encore affirmé M.

Rohani, estimant que «la paix avec l'Iran est la mère de  toutes les paix» et «la guerre avec l'Iran, la mère de toutes les guerres».

Le président iranien s'exprimait depuis le ministère des Affaires  étrangères à Téhéran, où il a rencontré le chef de la diplomatie, Mohammad  Javad Zarif.

Ce dernier a confirmé lundi des informations selon lesquelles  il avait refusé une invitation à rencontrer le président Donald Trump,  malgré des menaces de sanctions à son encontre.

Deux jours auparavant, le magazine américain The New Yorker avait rapporté  que le sénateur américain Rand Paul avait joué, avec la bénédiction de M.

 Trump, le rôle d'intermédiaire auprès de M.

Zarif pour l'inviter à la  Maison Blanche.

Lors de leur entretien mi-juillet à New York, le sénateur aurait proposé à  M.

Zarif de venir présenter ses idées pour mettre fin à l'impasse sur le  nucléaire à Donald Trump en personne, selon le magazine.

«On m'a dit à New York que je serai la cible de sanctions dans deux  semaines si je n'accepte pas cette offre qu'heureusement je n'ai pas  acceptée», a dit vendredi M. Zarif.

La paix en échange de la paix

Les sanctions contre M. Zarif interviennent après celles ciblant en juin  le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

  Et depuis mai, la pression s'est accrue davantage entre Washington et  Téhéran après des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputées  par les Etats-Unis à l'Iran, qui dément-- et la destruction d'un drone  américain par l'Iran.

La destruction de ce drone, entré dans l'espace aérien iranien selon  Téhéran, avait fait craindre un embrasement général.

Donald Trump, qui a  envoyé des soldats supplémentaires dans la région, avait affirmé avoir  annulé à la dernière minute des frappes de représailles contre l'Iran. «Si vous voulez la sécurité, si vos soldats veulent la sécurité dans la  région, (alors acceptez) la sécurité en échange de la sécurité», a dit M. Rohani mardi.

«Vous ne pouvez pas nuire à notre sécurité et ensuite vous  attendre à ce que votre propre sécurité» soit préservée, a-t-il ajouté. «La paix en échange de la paix, le pétrole en échange du pétrole», a  poursuivi le président iranien, alors que les exportations de brut du pays  ont plongé après le rétablissement des sanctions américaines.

Dans ce contexte, la saisie par l'Iran de trois pétroliers étrangers dans  le Golfe en moins d'un mois a encore exacerbé les tensions.

Le deuxième  arraisonnement, d'un navire suédois battant pavillon britannique, a eu lieu  15 jours après la saisie le 4 juillet du tanker iranien Grace 1 par les  autorités britanniques au large de Gibraltar.

Le Grace 1 a été intercepté car il violait selon Londres les sanctions  européennes en se dirigeant avec du pétrole vers la Syrie, ce que Téhéran  dément.

«Il est impossible que le détroit d'Ormuz soit libre pour vous et que le  détroit de Gibraltar ne le soit pas pour nous», a affirmé M. Rohani. «Un  détroit en échange d'un détroit», a-t-il encore dit.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.