France - libye: Le nouvelles révélations sur un accusateur de Sarkozy, appel à une enquête

Publié par DK NEWS le 14-08-2019, 16h34 | 22

Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a, dans une lettre adressée à la ministre française de la Justice, demandé l’ouverture d'une "enquête administrative" sur le juge d'instruction Serge Tournaire qui aurait conclu un accord avec l’un des accusateurs de l'ex-président Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire du financement de sa campagne présidentielle de 2007, rapportent des médias.

Suite à l’apparition dans le Journal du dimanche (JDD) d’informations sur un accord entre le juge Serge Tournaire et Abdallah Senoussi, le député Eric Ciotti a demandé une réaction et l’action du gouvernement.

Selon le média, il a demandé l'ouverture d'une "enquête administrative" dans une lettre à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Dans sa lettre, datée du 12 août, le député des Alpes-Maritimes réclame à la ministre de mandater l'Inspection générale de la justice face à "ce qui s’apparente à une affaire d'Etat". Avec cet accord, Abdallah Senoussi, le beau-frère du colonel Maamar el-Gueddafi (tué en octobre 2011) et chef des services de renseignement libyens, bénéficiait de la protection de la justice française s’il confirmait ses déclarations à charge contre Nicolas Sarkozy.

En France, il a été condamné par contumace en 1999 pour l’organisation de l’attentat de 1989 contre un avion DC-10 de la compagnie aérienne UTA au Niger qui a fait 170 morts, dont 10 Français. Cet accord ne figure pas dans les correspondances officielles entre le juge et le Quai d'Orsay ou le personnel du ministère de la Justice, selon JDD.

Les accusations de financement libyen ont été lancées en 2011 par Saïf al-Islam El-Gueddafi, le deuxième fils du défunt dirigeant libyen (Maamar El-Gueddafi), qui avait alors dit avoir été le témoin de la livraison à Tripoli du premier paiement à Claude Guéant, directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, et avait annoncé être prêt à témoigner contre l'ex-président français.

Ces accusations ont été reprises notamment par l'ex-Premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi et par l'ancien chef du renseignement militaire, Abdallah Senoussi, sans pouvoir toutefois être étayées matériellement.

Nicolas Sarkozy avait été placé le 20 mars 2018 en garde à vue dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, dans le cadre de l'enquête sur le présumé financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

C'était la première fois que l'ancien chef de l'Etat était entendu dans le cadre de cette affaire, depuis l'ouverture de l’information judiciaire en avril 2013.