Brucellose humaine : 209 cas diagnostiqués et pris en charge depuis le début 2019 à Ghardaïa

Publié par DK NEWS le 14-09-2019, 15h28 | 8

Pas moins de 209 cas de pathologie de brucellose humaine ont été diagnostiqués et pris en charge par les structures de santé depuis le début de l’année en cours à travers les différentes localités de wilaya de Ghardaïa, indique un bilan de la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH).

Une recrudescence de cas de brucellose (zoonose contracté au contact d’animaux d’élevage et à la consommation de lait cru ou de produits dérivés du lait cru), a été observée par rapport à la même période de l’année précédente passant de 145 cas en 2018 à 209 en 2019, a-t-on relevé .

Cent quatre (104) cas soit près de 50% ont été recensés dans la région de Guerrara, Berriane (32), Metlili (23), El Menea (21) et 23 cas dans la vallée du M’Zab qui compte quatre communes, a-t-on détaillé . Cette hausse de cas de brucellose, anthropozoonose, dénommée également fièvre de Malte, enregistrée dans la wilaya de Ghardaïa reste «inquiétante» poussant les autorités sanitaires locales à un renforcement «conséquent» des opérations de contrôles du cheptel bovin et caprin ainsi que les produits laitiers et dérivés pour éviter la propagation de cette pathologie.

S’agissant la brucellose animale, les services vétérinaires ont dépisté 65 cas de brucellose dans plus d’une dizaine de foyers circonscrits à Berriane, Guerrara, El Menea, Zelfana, Ghardaïa et Metlili depuis le début de l’année , selon le bilan de la direction des services agricoles (DSA).

Une opération de dépistage effectuée par les services vétérinaires a été suivie d’un abattage systématique des animaux infestés porteurs de brucellose, signale-t-on.

L’investigation épidémiologique menée par les services de santé animale a identifié le véhicule et la source de l'infection attribuée au non-respect et au mépris des règles d’hygiène et sanitaire, au refus de certains éleveurs de vacciner leurs cheptels arguant l’avortement des femelles gravides provoqué par la vaccination (sans preuve) ainsi que l’utilisation par plusieurs éleveurs d’un géniteur mâle potentiellement infecté pour la reproduction. «La couverture vaccinale du cheptel toujours insuffisante et la transhumance des animaux par des éleveurs nomades sont à l’origine de cette recrudescence de la brucellose dans la wilaya» , a expliqué un vétérinaire.

De nombreux praticiens estiment qui il faut d’abords s’attaquer en priorité au réservoir animal et à l’éventuel vecteur et renforcer la coopération entre médecins et vétérinaires d’une part, et le contrôle permanent du cheptel, du lait, des laiteries et les crémeries et autres commerçants du lait et ses dérivés ainsi que l’abattage des animaux malades, d'autre part.

L’abattage de l’animal infesté par la brucellose doit se faire au diagnostic du vétérinaire, a indiqué un médecin qui soupçonne la délocalisation du cheptel malade et sa revente pour échapper à l’abattage.

La brucellose est une zoonose due à des bactéries du genre Brucella.

Chez l’animal, elle se concentre dans les organes génitaux et se manifeste par des avortements spontanés ou par des échecs en matière de reproduction.

Elle se transmet à l’homme, principalement par la consommation de lait cru et de produits dérivés issus d’animaux contaminés. Elle peut aussi être transmise par contact étroit (voie respiratoire ou conjonctivale) essentiellement dans le cadre professionnel. Les vétérinaires, éleveurs et les personnels des abattoirs sont les plus exposés. Cette pathologie constitue «un lourd farde financier pour le trésors public», dont le coût de prise en charge d’une personne malade est estimé à 200.000 DA /jour.