Les particules fines riches en soufre rendent les bébés tout petits

Publié par DK NEWS le 17-09-2019, 15h53 | 3

Les particules fines jouent un rôle sur le poids des bébés à la naissance, les rendant plus petits selon les résultats d'une étude publiée dans la revue Environ Health Perspect. D'autant plus si elles sont composées de soufre.

Les femmes enceintes en contact avec des particules fines ont plus de risques d'accoucher d'un petit bébé au poids inférieur à 2,5 kilos, surtout si ces poussières toxiques sont composées de soufre. D'après les études scientifiques, 10 à 30% des cas de petits poids à la naissance pourraient être attribuables à cette pollution.

Les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont mené une étude pour comprendre les effets des particules polluantes sur la santé, comme les conséquences d'une exposition pendant la grossesse. Ils ont recueilli des particules en suspension dans les villes de six pays européens (Suède, Danemark, Lituanie, Pays-Bas, Allemagne et Italie) et ont analysé leur composition chimique et leur teneur en cuivre, fer, potassium, nickel, soufre, silice, vanadium et zinc, pour savoir si les faibles poids des bébés à la naissance pouvaient être attribués à un de ces composants. Ils ont aussi analysé la composition des habitations de femmes enceintes de l'étude et mis en relation les données sur les particules, le  poids de naissance et le périmètre crânien des 34 923 nouveau-nés.

Les résultats de l'étude ont révélé que la présence de particules de diamètre inférieur à 2,5 microns étaient plus nettement associées aux petits poids de naissance que la présence de particules de plus grande taille. Et que celles qui contiennent du soufre semblent être les plus dangereuses. «Chaque augmentation de 200 ng/m3 du soufre des particules était associée à une perte moyenne de 40g de poids de naissance des nourrissons, après ajustement sur les facteurs connus pour influencer le poids», explique Rémy Slama, chercheur en épidémiologie environnementale appliquée à la reproduction et la santé respiratoire.

Des hypothèses à vérifier

«Nous en sommes au stade des hypothèses », explique le chercheur. « Nous savons qu'une fraction des particules franchit la barrière pulmonaire. Après, plusieurs types d'effets sont évoqués. Peut-être  ces particules altèrent-elles les échanges au niveau du placenta et réduisent les apports en nutriments et en oxygène pour le fœtus ? Il est aussi possible qu'elles entraînent des modifications épigénétiques et altèrent ainsi l'expression de gènes associés à la croissance ? Enfin, on pourrait aussi penser que ces particules agissent comme des perturbateurs endocriniens, jouant sur les concentrations d'hormones régulant la croissance des fœtus.  Une nouvelle cohorte couple-enfants a été montée à Grenoble pour étudier ces mécanismes et si possible, valider certaines de ces hypothèses».