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Syrie/Idleb: Efforts internationaux contre une nouvelle crise humanitaire

Publié par DK NEWS le 17-09-2019, 16h15 | 7
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Les trois pays impliqués dans le processus d'Astana sur le règlement de la crise syrienne, la Turquie, la Russie et l'Iran, ont affiché leur volonté commune d'intensifier leurs efforts afin d'éviter une nouvelle crise humanitaire à Idleb, l'ultime grand bastion des terroristes.

A l'issue d'un sommet, jugé «productif», qui a réuni lundi à Ankara, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, les trois dirigeants, ont souligné «la nécessité de faire respecter le calme sur le terrain avec la pleine mise en oeuvre de tous les accords relatifs à Idleb (nord-ouest)», notamment celui conclu il y a un an par Ankara et Moscou à Sotchi.

En un an, seule une disposition de l'accord de Sotchi a été strictement appliquée.

Il s'agit du retrait des armes lourdes par les rebelles et terroristes de la «zone démilitarisée». Les terroristes ont toutefois refusé de quitter la zone, comme le stipulait l'accord, conclu le 17 septembre 2018 dans la station balnéaire russe.

«En raison de l'escalade continue» à Idleb, les trois dirigeants se sont dits «alarmés par le risque d'une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région et se sont mis d'accord pour «prendre des mesures concrètes afin de réduire les violations». Ils ont en outre exprimé, lors de leur cinquième rencontre sur la Syrie depuis 2017, leur «sérieuse préoccupation» face à la «présence accrue» du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda et «réitéré leur détermination» à l'éliminer à terme. Les trois présidents ont aussi convenu «de prendre des mesures concrètes, sur la base des précédents accords, pour assurer la protection de la population civile».

 Pour le président Poutine, la rencontre d'Ankara «a été très productive et s'est soldée d'un succès».

Le chef de l'Etat russe a ainsi souligné en ouverture la nécessité de poursuivre «une lutte sans compromis contre les terroristes en Syrie».

De son côté, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassili Nebenzya, a affirmé lundi soir que le sommet d'Ankara, «facilitera les efforts visant à régler la crise syrienne», tout en rappelant que l'un des principaux sujets de discussion entre les trois dirigeants «est la mise en £uvre du mémorandum de Sotchi sur la zone de désescalade d'Idleb». Par ailleurs, les trois dirigeants ont décidé de tenir la prochaine réunion sur la Syrie dans la capitale iranienne, Téhéran.

Risque d'un nouveau déplacement massif de la population

Le sommet d'Ankara s'est tenu sur fond de craintes d'un nouvel afflux massif de réfugiés en Turquie en provenance d'Idleb où des frappes sporadiques se poursuivent, le cessez-le-feu décrété le 31 août.

Dans ce contexte, le président Erdogan, dont le pays accueille plus de quatre millions de réfugiés, avait menacé récemment d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'Union européenne (UE) s'il n'obtient pas davantage d'aide financière de sa part.

«Si cela n'arrive pas, nous serons obligés d'ouvrir les portes.

Soit vous nous aidez, soit, si vous ne le faites pas, désolé, mais il y des limites à ce que l'on peut supporter», avait-il déclaré. «Nous disons, établissons une zone de sécurité (...) si nous faisons une telle chose, cela soulagera la Turquie», avait-il poursuivi.

La Turquie et l'UE ont conclu en 2016 un accord qui prévoyait le retour en Turquie de migrants entrés illégalement en Grèce en échange notamment d'une aide financière de 6 milliards d'euros de l'UE à Ankara.

Plus de 3,5 millions de ces réfugiés sont des Syriens et Ankara souhaite leur rapatriement en Syrie. La Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais considérée comme «terroriste» par Ankara.

 L'un des objectifs de cette «zone de sécurité» pour Ankara est de pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie. M. Erdogan a affirmé lundi que la Turquie mettrait unilatéralement une telle zone en place en cas de désaccord avec Washington.

Par ailleurs, le communiqué publié à l'issue de la rencontre d'Ankara a aussi fait part d'une avancée majeure sur la création d'un comité chargé de la rédaction de la constitution pour l'après-guerre en Syrie avec un accord sur la composition de ses membres.

Ce comité constitutionnel doit se mettre au travail prochainement à Genève. Pour rappel, le gouvernement syrien a reconquis environ 60% du territoire syrien avec l'appui militaire de Moscou notamment.

Outre le secteur d'Idleb, les vastes régions aux mains des forces kurdes lui échappent dans l'est du pays. La crise en Syrie, déclenchée en mars 2011, a fait plus de 370.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes, selon des estimations.

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