Prise de sang : bientôt la fin des aiguilles ?

Publié par DK NEWS le 18-09-2019, 15h03 | 7

Avec l'aide d'une université américaine, la société Tasso Inc. a mis au point un appareil qui extrait le sang par capillarité, pour en finir avec les prises de sang par aiguille. Presque indolore, ce procédé pourrait séduire ceux qui fuient les piqûres.

Si vous rêvez du jour où une prise de sang se fera sans aiguille, sachez qu'il n'est peut-être pas si loin.

En collaboration avec des chercheurs de l'université Wisconsin-Madison, la société Tasso Inc. a développé un appareil qui permet de récolter des échantillons de sang en se passant d'aiguille, et de façon pratiquement indolore.

De la taille d'une balle de ping-pong, l'appareil s'applique contre la peau telle une ventouse. Mais au lieu de piquer la peau et d'extraire le sang des veines, ce petit aspirateur récolte le sang des petits vaisseaux sanguins microscopiques appelés capillaires. En deux minutes, le sang est attiré par capillarité vers un petit récipient détachable, que l'on peut ensuite envoyer au laboratoire pour analyse.

En réalité, cet appareil a recours à une technologie appelée microfluidique, qui se base sur des systèmes de manipulation des fluides quasi-microscopiques.

« À cette échelle, la tension de surface prend le pas sur la gravité, et cela permet d'acheminer le sang peu importe le positionnement de l'appareil », explique Ben Casavant, cofondateur de la société Tasso.

Pour l'heure, l'appareil est en mesure de récolter environ 0,15 centimètre cube de sang en deux minutes, une petite dose qui suffit tout de même à contrôler le taux de cholestérol, les infections, l'évolution de cellules cancéreuses ou encore le taux de glucose dans le sang. Si cette dernière mesure pourrait intéresser les diabétiques, ce n'est cependant pas le marché ciblé puisque cette maladie nécessite d'effectuer des tests de glycémie à une fréquence rapprochée. Le fabriquant souhaite mettre au point un procédé similaire pour réaliser des tests de dépistage du VIH.

Outre le fait de se passer d'aiguille, l'idée est de permettre à chacun de réaliser seul sa prise de sang à domicile pour ensuite l'envoyer au laboratoire pour analyse. Mais une contrainte de taille subsiste : celle de la chaîne du froid. Actuellement, les prélèvements sanguins sont réfrigérés et doivent être maintenus à la même température jusqu'à l'analyse. La société Tasso ne désespère pas pour autant, puisqu'elle a reçu 3 millions de dollars de la Defense Advances Research Projects Agency (agence du département de la Défense des Etats-Unis) pour mener à bien ce projet. Elle prévoit ainsi de développer une manière de stabiliser le sang à 60°C pour qu'il reste stable après une semaine.

Selon le communiqué de l'université Wisconsin-madison, Tasso Inc. devrait demander une autorisation de commercialisation à la Food and Drug Administration dans la fin de l'année 2015, et être sur le marché en 2016.