Education: L'obligation de poursuivre l’enseignement de Tamazight dans le cycle moyen, une des propositions phares du HCA

Publié par DK NEWS le 18-09-2019, 17h21 | 19

L’obligation poursuivre l’enseignement de Tamazight dans le cycle moyen fait partie des propositions phares introduites par le Haut commissariat à l'Amazighité (HCA) auprès du Gouvernement, en vue de la révision de la loi d'orientation sur l'éducation de 2008, a indiqué hier à Tipasa, son secrétaire général, Si El Hachemi Assad.

Dans une déclaration à l’APS en marge d’une visite de travail dans la wilaya, Si El Hachemi Assad a fait part de l’introduction de propositions auprès du Gouvernement par le biais du ministère de l’Education nationale, pour la révision de certains articles de la loi d'orientation sur l'éducation de 2008, dont l’article 34, en vue de l’ instauration de l’obligation de l’enseignement de cette langue dans le cycle moyen, pour ceux qui l’ont étudié dans le cycle primaire.

"Les propositions du HCA figurent parmi les points d’importance du plan de travail de la commission mixte", a- t-il ajouté, réitérant l'engagement du HCA à "consacrer son objectif suprême d'£uvrer à la promotion et la préservation de l’enseignement de Tamazight dans le système éducatif national, en vue de garantir la conformité de la Loi avec la Constitution de 2016 qui en a fait une langue nationale et officielle".

Relevant "une anomalie" dans l’article 34, Si El Hachemi Assad a appelé à sa révision par l’instauration de l’obligation de la poursuite de l’enseignement de Tamazight dans le cycle moyen, pour ceux qui l’ont étudié dans le cycle primaire, au même titre que les autres matières et langues.

Il a, également, montré des réserves concernant l’article stipulant l’enseignement de Tamazight à partir de la 4eme année primaire, au lieu de la 1ere année primaire, vu qu’il s’agit d’une langue officielle et nationale, au même titre que la langue arabe.

Pour lui, il est "illogique" d'enseigner une langue étrangère, en l'occurrence, le français qui est introduit dans l'enseignement à partir de la troisième année primaire, avant la langue Amazigh.  Dans le même sillage, le SG du HCA s’est félicité de la consécration du décret portant introduction de l’enseignement de Tamazight dans le système éducatif et dans la communication, avant de faire part de démarches en cours en vue de sa généralisation à d’autres secteurs comme l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, parallèlement à l’instauration de mécanismes légaux "pour sa protection", notamment.

"Il s’agit pour nous de consacrer l’approche dite de generalistaion verticale et horizontale, d’autant plus que la langue Amazigh est actuellement enseignée au niveau de 44 wilayas du pays", a-t-il dit.

Durant cette visite d’inspection, à Tipasa, le SG du HCA était accompagné de cadres de cette structure, qui se sont réunis avec le wali Mohamed Bouchama, pour examiner les moyens de renforcement de l’enseignement de cette langue dans la wilaya, outre la célébration des festivités de Yennayer (premier jour de l’an Amazigh), entre autres.

"L’enseignement de Tamazight, à Tipasa, n’a pas eu l’engouement escompté, en dépit des efforts de la direction de l’éducation de la wilaya pour sa promotion depuis l’année scolaire 2016/2017, ayant vue l’ouverture de trois classes d’enseignement de cette langue, portées actuellement à six classes", a relevé la responsable du secteur, Soria Talhi.

"Pour moi, l’ouverture de classes de Tamazight n’a pas été une tâche de tout repos", a-t-elle expliqué, signalant avoir rencontré "de nombreux problèmes de la part de certains parents, qui ont carrément refusé que leurs enfants apprennent cette langue", a-t-elle déploré.

Après avoir appelé à une "fédération des efforts de tout un chacun, comme impératif à la promotion de l’enseignement de cette langue, vu qu’elle n’est pas une matière obligatoire", elle a fait part de "démarches à moyen et long termes, en vue de sa généralisation à toutes les communes de la wilaya".