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Lutte contre les infections nosocomiales à Tizi-Ouzou: manque d'information et disparité entre les secteurs public et privé

Publié par Dknews le 14-10-2019, 18h15 | 4
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La lutte contre les infections nosocomiales à Tizi-Ouzou offre un constat de disparité entre les structures de santé publique et celle du secteur privé, et souffre d'un "manque d'information", selon le premier responsable de la direction locale de la santé (DSP).

Si dans le secteur public, les protocoles, résultats et autres statistiques sont "régulièrement consignés et transmis à la DSP", soutient le Professeur Abbas Ziri, tel n'est pas le cas s'agissant des structures de santé privées auxquelles la loi fait pourtant obligation d'agir de même.

"Nous avons remarqué qu'une certaine partie de l'information n'est pas complète et qu'il y a zéro cas de déclarations d'infections nosocomiales au niveau des structures sanitaire du secteur privé, ce qui n'est pas normal", reconnait le Pr Ziri.

Plus grave encore, ajoute-il, il y a des "informations tangibles" à propos de malades ayant contracté des infections au niveau de structures privées et qui ont été transférés vers les structures publiques. "Et en cas d'infection grave et de décès, ils sont comptabilisés dans les statistiques des structures publiques", a-t-il noté.

Face à cette réalité, la DSP se contente, cependant, pour l'heure, soutient son responsable, "d'agir avec pédagogie en direction de ces structures", ajoutant que "des instructions ont été récemment données aux différentes équipes de la DSP, prévention et inspection, pour collecter un maximum d'information sur le sujet".

"Nous allons encore faire dans la pédagogie, l'information, la sensibilisation et l'accompagnement de ces structures, et si nous constatons qu'il y a des réticences à se conformer, nous allons sévir" avertit-il, rappelant la fermeture d'une de ces structures pour "non respect du circuit opératoire et d'absence de matériel de stérilisation".

Implantées essentiellement, pour la majorité d'entre elles, au chef-lieu de wilaya, ces structures connaissent pourtant "une grande activité et sont soumises à un cahier de charges en la matière qu'elles doivent honorer", constate le Professeur Abbas Ziri.

Contactées, certaines de ces structures privées, tout en admettant "le risque permanent d'infections inhérent à l'acte médical dont personne n'est à l'abri", indiquent, cependant, qu'elles "prennent toutes leurs précautions" en la matière.

Teriki Mohand, directeur général de l'hôpital Chahids Mahmoudi, soutient, à ce propos, que leur structure, qui boucle tout juste deux années d'existence, "dispose d'un matériel innovant" et "n'a enregistré, pour l'heure, aucune infection".

"Nous disposons d'un matériel performant et observons une grande rigueur s'agissant de la désinfection et de la propreté des lieux, à tous les niveaux et compartiments de nôtre structure", a-t-il indiqué ajoutant que "même les matériaux de finition de l'ensemble de la structure sont choisis pour leur qualité qui offre une facilité de désinfection".

Pour sa part, Laamrous Hamid, propriétaire de la clinique chirurgicale "El Djouher", a estimé que les structures de santé privées "ne sont pas particulièrement exposées aux infections, plus courantes en présence de situations de brassage de pathologies".

De même, a-t-il souligné, "ce sont de petites structures dont l'entretien est facile et les séjours des patients sont de courtes durées, ce qui diminue le risque d'infection", affirmant enregistrer "au pire, 5 à 6 cas d'infections par an".

Autre réalité, en relation avec le risque infectieux constaté au niveau du banaliseur de déchets du CHU, est le peu d'engouement de ces structures de santé privées pour la destruction de leurs déchets hospitaliers, selon les données de la direction de cette structure.

Seulement trois structures privées (une clinique médicale, un cabinet dentaire et un laboratoire d'analyses médicales) sont conventionnées avec cette structure de traitement du CHU. Contactées par l'APS, plusieurs d'entre elles ont indiqué, à ce propos, être "conventionnées avec des sous-traitants privés qui font la collecte régulièrement".

En outre, la réalité chiffrée des infections nosocomiales à travers les établissements publics hospitaliers (EPH) de la wilaya enregistre une "sensible augmentation", selon un document de la DSP qui indique un total de 47 cas jusqu'à présents, contre 16 cas pour toute l'année 2018.

La même source indique que l'ensemble des établissements de santé dispose d'un comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), mais note qu'il "n'est pas fonctionnel dans tous les établissements".

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