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Afrique/Sahel: un ministre Burkinabè prévient contre la menace terroriste

Publié par Dknews le 20-10-2019, 17h46 | 253
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Le ministre burkinabè de la défense, Moumina Chériff Sy, dont le pays a connu une série d'attaques terroristes et criminelles depuis 2015, a appelé les institutions sous-régionales et internationales à soutenir les efforts de son gouvernement dans la lutte contre la menace terroriste au risque de voir toute la région d'Afrique de l'Ouest "se trouver en péril", en louant par ailleurs les efforts de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme au niveau africain.

"Le terrorisme est aujourd'hui, sans conteste, la menace sécuritaire majeure à la quelle font et doivent faire face tous les Etats membres de la Cédéao. On observe en Afrique de l'Ouest une connexion de plus en plus grandissante entre la criminalité organisée, les conflits intercommunautaires et le terrorisme", a expliqué le ministre de la Défense du Burkina Fasdo, Moumina Chérif Sy, dans un entretien au quotidien national El Watan et diffusé dimanche.

"Face à la persistance des attaques dans nombre de pays de la sous-région, la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao a décidé en juin 2019 de la tenue d'un sommet extraordinaire sur la lutte contre le terrorisme. L'accueil du sommet à Ouagadougou marque la volonté du gouvernement burkinabè d'offrir un cadre de réflexion sur les stratégies d'endiguement du terrorisme auquel le pays fait face depuis pratiquement quatre ans", a-t-il ajouté.

"Après cette prise de conscience au niveau sous-régional, il faut rapidement passer aux actes concrets de mutualisation de nos moyens et de nos stratégies. C'est bien ce que nos populations attendent", a poursuivi le ministre, dont le pays est pris depuis un peu plus de quatre ans dans une spirale de violences terroristes, attribuées à Al Qaida et à l'organisation terroriste autoproclamée Etat Islamique (EI/Daech).

Depuis début 2015, les attaques terroristes, de plus en plus fréquentes et meurtrières en particulier dans le Nord et l'Est, ont fait plus de 600 morts. Près de 500 000 personnes ont fui plusieurs localités en raison de ces attaques armées, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui fait état d'une "crise humanitaire en cours" touchant quelque 1,5 million de personnes dans le pays.

Selon le ministre, si la menace n'est pas traitée rapidement, un tiers du Burkina Faso pays considéré comme un verrou stratégique pour bloquer l'expansion du terrorisme, risque d'être contrôlé par des groupes criminels.

Commentant le "jugement" que le Burkina Faso et souvent qualifié par certains spécialistes du terrorisme de "maillon faible" de la lutte antiterroriste au Sahel, le ministre de la Défense de ce pays d'Afrique de l'Ouest a indiqué: "Ce jugement me parait tout à fait dénué de sens. Car, si notre pays était un maillon faible comme le pensent péremptoirement ces fameux spécialistes, le phénomène du terrorisme aurait déjà atteint tous les autres pays voisins, notamment le Togo et le Bénin, pour ne citer que ceux-là".

 

Etre à la hauteur de la menace

"C'est justement parce que notre peuple et son Armée demeurent encore résilients que ces pays frères peuvent se considérer comme à l'abri. Si le Burkina Faso sombre, c'est toute la sous-région qui risque de se trouver en péril. C'est pourquoi nous nous donnons tous les moyens pour être à la hauteur de la menace. Les institutions sous-régionales et internationales devraient plutôt soutenir nos efforts au lieu de se laisser influencer par ces analyses fantaisistes et fatalistes", a-t-il soutenu.

Faisant le bilan des activités du G5 Sahel dont son pays fait partie, le ministre burkinabè a indiqué que le G5 Sahel, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, est d'abord un organisme sous-régional de sécurisation et de développement économique et social, notant que cette force "connait des difficultés de financement dues à la modestie des ressources de nos Etats, mais aussi à la lenteur de certains de nos partenaires à tenir leurs engagements".

A propos de l'Etat de coopération sécuritaire et militaire entre Ouagadougou et Alger, M. Chériff Sy a souligné que l'Algérie dispose d'une longue tradition de lutte contre le terrorisme. "En la matière, elle a une grande expérience toute particulière qui a suffisamment montré son efficacité et cela suscite évidemment beaucoup intérêt en termes de coopération militaire qui sont appréciables à maints égards".

Un projet d'accord de coopération est même en voie de finalisation entre les deux pays pour fixer les domaines de partenariat militaire. "Les deux parties sont en concertation pour convenir de la date de signature de ce document", a-t-il mentionné.

En matière d'éradication et de lutte contre le terrorisme, l'Algérie, a-t-il également indiqué, "a fait ses preuves au niveau de notre région, et ce serait dommage de ne pas en profiter pour améliorer nos stratégies".

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