L’artiste-peintre Ouahiba Difallah, qui dit vivre pour l’amour de l’art et de la culture en général, est une des étoiles montantes de l’art pictural dans le sud-ouest du pays. Dès sa tendre enfance, elle commence à dessiner avec l’aide et le soutien de son père, qui a été, reconnait-elle, le premier à déceler ses penchants pour l’art et même à l’encourager à poursuivre dans ses activités et à lire les £uvres dédiées à cet art.
Approchée en marge d’une exposition de ses £uvres à l’occasion du Festival culturel local «Allah Yajaal Men Khimatna Khiam», qui se déroule à Bechar, l'autodidacte confie que ses £uvres sont «surréalistes» et qu'elle réalise des portraits de femmes et de paysages africains. «Les portraits de femmes, surtout africaines, que j’ai réalisés sont le reflet de mon attachement à mon continent, l’Afrique, et aux luttes de ces femmes à travers les siècles et durant les phases historiques difficiles et sanglantes de notre cont nent», a-t-elle soutenu. Cet attachement, tant à l'Afrique qu'à l'Agérie, on le retrouve dans ses tableaux «Masque
Africain», «Claire de lune sur mon bateau» et «Mona Lisa sur bois». Son £uvre «Zaali Tawal», inspirée d'un succès de la chanteuse libanaise Fayrouz, et qui est un portrait d'une femme en pleurs, a été conçue avec de la poudre de café, une technique que l'artiste dit avoir créée pour se «démarquer» des techniques de peinture classiques.
«J’ai vécu à Adrar, entourée de femmes dont les portraits s'imposaient à moi. C'est donc, profondément baignée dans un tel environnement, que j'ai commencé réellement ma carrière en 2014», a confié Ouahiba, qui dit ne pas
avoir cherché, depuis le début, à peindre la be uté, mais à surprendre et à provoquer des sentiments et des interrogations chez le public.
L'artiste, également nouvelliste et poète, a remporté en 2016 le premier Prix d’un concours de la meilleure nouvelle avec son texte «Samit Ennatak», qui traite des conditions de vie quotidienne des sourds-muets. Ouahiba Difallah dont les £uvres sont présentes à Bechar et Paris (France), regrette l'absence d'un véritable marché de l’art, au niveau tant local que national, soutenant que l’intérêt du public pour l’art pictural ne peut être développé que par la disponibilité d'espaces idoines d'exposition et la mise sur pied de manifestations culturelles, comme est le cas avec le festival «Allah Yajaal Men Khimatna Khiam». Pour l'association «Saharienne», principale organisatrice du Festival, qui se poursuivra jusqu'au 17 novembre prochain à Bechar, inviter Ouahiba Difallah visait à lui offrir une tribune pour faire connaitre les £uvres d'une étoile montante de l'art pictural dans la région. L’artiste-peintre Ouahiba Difallah qui a obtenu sa licence universitaire en langue anglaise à l’université «Tahri Mohamed» de Bechar, tout en affirmant s’inspirer du grand peintre Salvador Dali, avance que la peinture est aussi un moyen de connaissance de l’histoire des nations, comme c'est le cas en Algérie, avec les £uvres des défunts Mohamed Racim et Mohamed Temmam.
Concernant ses projets d’avenir, et en plus de sa future participation à plusieurs manifestations culturelles et expositions à travers le pays, Ouahiba prévoit de s'initier au documentaire télévisé sur l’art pictural pour le faire connaitre davantage auprès des publics. Un autre souhait encore plus cher : monter des expositions artistiques dans les écoles pour familiariser les élèves avec l'art et, partant, faire revivre en eux l’amour de l’art et de la culture en général.