Brésil: Les leaders indigènes exigent la protection après le meurtre d'un militant

Publié par DK NEWS le 05-11-2019, 15h23 | 0

Les dirigeants autochtones ont réclamé lundi la protection de leurs communautés après l'assassinat d'un «gardien des forêts» lors d'une embuscade perpétrée par de présumés exploitants forestiers dans une réserve de l'état du Maranhao en Amazonie (nord-est du Brésil).

Selon les médias, plusieurs chefs indigènes ont manifesté devant la chambre municipale de la municipalité d'Imperatriz, dans le Maranhao, pour dénoncer l'«inaction» des autorités brésiliennes et mettre en garde contre le risque de nouveaux épisodes de violences à leur encontre.

Paulo Paulino Guajajara, 26 ans, membre du groupe des «gardiens de la forêt», qui protège lui-même l'Amazonie des invasions illégales de terres et de bûcherons, a été abattu vendredi dernier. Un autre dirigeant autochtone qui l'accompagnait, identifié comme étant Laércio Souza Silva, a été blessé par balle à la main et dans le dos.

Le militant indigène Paulo Paulino et son confrère se trouvaient loin du village pour se procurer de l'eau quand ils ont été encerclés par au moins cinq hommes armés.

L'attaque est survenue vendredi soir sur le territoire indigène d'Arariboia en Amazonie, à quelque 500 km de Sao Luis, capitale de l'Etat de Maranhao, ont précisé les autorités.

Le ministre de la Justice brésilien, Sergio Moro, a affirmé que la police enquêtait sur l'assassinat.

«Nous ferons tout pour amener devant la justice les responsables de ce crime grave», a-t-il indiqué sur Twitter. L'enquête préliminaire indique que le groupe de bûcherons a tendu une embuscade dans le but d'éliminer les deux gardiens, qui ont pour fonction de dénoncer l'abattage d'arbres et d'expulser tous les envahisseurs de la zone.

Les réserves indigènes du Maranhao, l'un des neuf Etats de l'Amazonie brésilienne, sont attaquées depuis des années par des acheteurs de terres illégaux et des bûcherons. Paulo Paulino Guajajara avait reçu des menaces de mort avant d’être attaqué.

Le gouvernement du Maranhao a indiqué qu'il avait informé le pouvoir exécutif central en septembre dernier du risque de déclencher de nouveaux conflits dans la région, mais qu'il n'avait reçu aucune réponse.