Déclaration du 1er Novembre: un référentiel historique ayant clairement constitué le cadre idéologique de l'Etat algérien

Publié par Dknews le 05-11-2019, 18h15 | 6

Des enseignants universitaires ont affirmé lundi, lors des travaux d'une rencontre tenue au Centre universitaire de Tipaza, que la Déclaration du 1er Novembre avait constitué "un référentiel historique ayant clairement constitué le cadre idéologique de l'Etat algérien".

La grande majorité des intervenants et académiciens participants à une journée d'étude sur "la Déclaration du 1er Novembre et quelle Algérie a-t-elle visé", ont affirmé que le tract médiatique pour le déclenchement de la Révolution de Novembre était "clair, simple et cohérent dans ses objectifs et ses finalités" pour l'instauration d'un Etat algérien social dans le cadre des principes de l'Islam.

Intervenant à cette occasion, Ouadoue Mohamed, enseignant en Histoire à l'université de Tipaza, a évoqué les lectures disparates de la Déclaration de Novembre, à l'exemple de certains slogans scandés lors du Hirak démontrant qu'il y aurait, en fait, diverses lectures de la Déclaration pourtant considéré comme "une référence historique et politique très claire".

Une lecture aussi approfondie qu'elle soit de la Déclaration de Novembre ne peut que mettre en évidence la simplicité et la fluidité du style, partant, des messages transmis au peuple et, par extension, à la communauté internationale, en définissant la forme laquelle allait être l'Etat algérien après le recouvrement de la souveraineté, c'est-à-dire social et dans le cadre des principes de l'Islam, a-t-il expliqué.

Il arrive, cependant, que cette même Déclaration fasse l'objet d'un conflit ou d'une exploitation politique, a tenu à souligner M. Ouadoue, pointant du doigt le conflit "virtuel" entre la Déclaration de Novembre et la plateforme de la Soummam que certains politiques ont tenté d'exploiter.

"Certaines parties ont pour référentiel la déclaration du 1er novembre tandis que d’autres prennent comme référentiel la Conférence du Soummam, tenue deux ans après le déclenchement de la révolution, or que ces deux références constituent un ensemble complémentaire et un fruit d’une longue lutte historique contre la colonisation", a-t-il dit.

A ce titre, le professeur en Histoire, Touati Dahmani a indiqué que "la déclaration du 1er novembre a même sous-tendu un projet d’une société algérienne coexistante, au moment où les dirigeants de la révolution ont affirmé que le projet politique de la révolution visait à respecter toutes les libertés fondamentales sans aucune discrimination ethnique ou religieuse".

Pour sa part, le professeur en langue arabe à l’université de Tipaza, et président du comité de préparation de la rencontre, Adel Lakhdar a précisé que "les rédacteurs de la déclaration ont fait montre d’une vision prospective à travers une langue vulgarisée, destinée au peuple avec un style clair que pouvait comprendre la société dans toute sa diversité".

Et d’ajouter que "la déclaration a marqué les premiers contours de l’Etat algérien et permis d’unifier les Algériens autour des principes nationaux comme ce fut le cas pour leurs aïeux qui avaient rompu avec la colonisation".

Il a aussi mis en relief l’importance de l’organisation de cette rencontre sur la déclaration du 1er novembre avec la participation d’un groupe d’élites universitaires dans un cadre académique et scientifique en vue de se pencher de nouveau sur l’étude de la déclaration pour l’avenir de l’Algérie.

Cette rencontre, note-t-on, a été initiée par l’Institut de langue arabe de l’Université de Tipaza en coordination avec l’Association algérienne des études philosophiques et le Laboratoire des pratiques culturelles et éducatives  en Algérie.