Bolivie : affrontements à La Paz au premier jour de la présidente par intérim

Publié par DK NEWS le 16-11-2019, 14h42 | 1

Des affrontements se sont produits mercredi dans le centre de La Paz entre des manifestants partisans de l'ancien chef de l'Etat Evo Morales et les forces de l'ordre, au premier jours de fonctions de la présidente par intérim de la Bolivie Jeanine Anez, ont rapporté des médias.

Les incidents avaient lieu à quelques pâtés de maisons du siège du gouvernement, où la dirigeante était en train de nommer un nouveau commandement militaire.

Un groupe de plusieurs centaines de personnes etait des projectiles sur les forces de l'ordre, qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogène à quelques pâtés de maisons du siège du gouvernement, où la dirigeante était en train de nommer un nouveau commandement militaire lors d'une cérémonie officielle.

Au moins un véhicule militaire avait été déployé dans le centre de la ville, où un groupe de quelque 3.000 manifestants est arrivé en milieu d'après-midi en provenance de la ville voisine d'El Alto, favorable à Evo Morales.

En début de journée, les habitants avaient tenté de reprendre une vie normale, les bus étant de retour dans les rues et la quasi totalité des dix lignes de téléphérique sillonnant à nouveau la ville, après deux jours d'arrêt complet.

Les banques et les commerces ont également rouvert, alors que pillages et saccages ont eu lieu depuis dimanche soir après la démission de l'ex-président.

"Nous mettons tout en oeuvre pour que tout revienne à la normalité", a assuré le commandant de la police, le général Yuri Calderon.

Depuis Mexico, où il est arrivé mardi pour y bénéficier de l'asile politique, Evo Morales s'est dit prêt à rentrer en Bolivie pour "apaiser" la situation.

"Si mon peuple le demande, nous sommes disposés à retourner (en Bolivie) pour apaiser la situation", a déclaré M. Morales lors d'une conférence de presse à Mexico. "Nous reviendrons tôt ou tard", a-t-il assuré, appelant à un "dialogue national" afin de résoudre la crise qui agite son pays.

Il a par ailleurs réfuté la légitimité de la sénatrice Jeanine Aٌnez, à l'image des cultivateurs de coca du Chaparé, le fief de l'ex-président, qui ont appelé à la "mobilisation nationale".

Parallèlement, la nouvelle présidente préparait la composition de son gouvernement, qui devrait être réduit au strict minimum, selon un de ses porte-parole. Cela concerne "les fonctions, les postes les plus importants qui sont (les ministres de): la Défense, l'Intérieur et des Finances", qui "ne peuvent pas cesser de fonctionner", a déclaré à la presse Arturo Murillo, un sénateur de droite. 

Jeanine Aٌnez devrait le dévoiler d'ici mercredi soir, a-t-il précisé.

Quasiment inconnue, cette avocate de 52 ans, critique de l'ex-président socialiste, a pris ses fonctions mardi, Bible en main et ceinte de l'écharpe présidentielle, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions successives de M. Morales et de ses successeurs constitutionnels.

Outre la formation du gouvernement, l'autre priorité de la chef de l'Etat par intérim est de nommer une nouvelle autorité électorale en vue de convoquer de nouvelles élections.

En prenant ses fonctions, Mme Aٌnez avait fixé comme limite la date du 22 janvier. Avant la crise, c'est à cette date que le prochain chef de l'Etat devait être intronisé.

Autre piste à l'étude pour la nouvelle équipe à la tête du pays: la fermeture du Parlement pour contourner le parti d'Evo Morales, le Mouvement vers le socialisme (MAS), majoritaire, afin de gouverner par décrets présidentiels, selon une source proche du dossier.