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Syrie: les USA s’efforcent de faire obstacle aux négociations entre le gouvernement et les Kurdes

Publié par DK NEWS le 17-11-2019, 16h18 | 17
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 Les Etats-Unis "s’efforcent de faire obstacle" aux négociations entre le gouvernement syrien et les Kurdes, a affirmé le président syrien, Bachar Al-Assad.

"J'affirme que la plupart des Kurdes sont des patriotes qui soutiennent leur pays et le peuple syrien comme tout autre groupe. Mais certains de ces groupes, qu'ils soient Kurdes, arabes ou peut-être autres, agissent conformément aux instructions des Américains, mais le dialogue avec eux ne s'arrête pas", a affirmé Bachar el-Assad dans une interview à l'agence Sputnik et à la chaîne de télévision Rossiya 24.

"A présent, et après que l'armée syrienne est revenue, nous établissons un dialogue pour les convaincre que la stabilité sera instaurée quand nous respecterons tous la Constitution syrienne, car cette Constitution exprime la volonté du peuple", a-t-il poursuivi.

"Il y aura la stabilité quand l'armée syrienne reprendra le contrôle, et que les institutions de l'Etat syrien seront aussi de retour, ces institutions qui agissent dans le cadre de la Constitution et expriment la volonté du peuple", a indiqué le président syrien.

Selon lui, "il y a des obstacles qui empêchent les progrès dans cette direction, notamment la pression exercée par les Etats-Unis sur des groupes armés en Syrie".

"Il y a eu récemment des progrès dans cette direction après l'invasion turque. La Russie y joue un rôle important, un rôle fondé sur les mêmes principes que je viens de mentionner. Parfois nous progressons, et parfois nous faisons un pas en arrière pour diverses raisons, parmi lesquelles la pression des Etats-Unis sur les groupes armés en Syrie, pour qu'ils adoptent une attitude négative vis-à-vis du gouvernement syrien", a-t-il détaillé.

Le président syrien a encore indiqué que Damas était maintenant "plus optimiste à cet égard, parce qu’après neuf ans de guerre la plupart des gens avaient pris conscience de l’importance de s’unir avec le gouvernement en dépit des différends politiques".

"Si vous n'êtes pas d'accord avec le gouvernement ou le parti au pouvoir, c'est une autre question. Mais partout dans le monde, c'est l'Etat qui prend soin de tous, et je pense que nous allons dans cette direction", a ajouté M. al Assad.

"Il y a des problèmes seulement avec une partie des Kurdes, je souligne une fois de plus que la plupart des Kurdes vivent en Syrie depuis des décennies sans problème. Il y a des groupes radicaux au sens politique, ce sont eux qui avancent les idées sécessionnistes".

"Certaines des idées sont liées à la fédéralisation et à l’autonomie kurde. Comme je viens de le dire, cette région est arabe. Et si quelqu'un a le droit de parler de fédéralisation eh! bien ce sont les arabes, parce qu'ils y sont majoritaires. Ce serait évident dans ce cas-là", a-t-il précisé.

Le chef d'Etat syrien a également apporté des éclaircissements sur certaines notions liées aux Kurdes, affirmant que ce terme était mal employé. Selon lui, il est utilisé par les Occidentaux pour donner l'impression que les forces sur le terrain sont kurdes et que cette région est une zone kurde.

"Tout d'abord, je tiens à préciser que cette région située dans le nord et le nord-est de la Syrie est une région en majorité arabe. Plus de 70% de la population y est arabe, et non le contraire. Et même les groupes qui y combattent sont composés de Kurdes et d'autres nationalités".

"Mais les Américains ont soutenu les unités kurdes et leur ont donné le commandement pour donner l'impression que ces zones sont kurdes, et afin de créer un conflit entre les Kurdes et les autres groupes en Syrie", a fait savoir M. al Assad.

Il a en outre souligné que les Etats-Unis "ne peuvent pas penser qu'ils vivront et se sentiront à l’aise dans n'importe quelle région qu'ils occupent". Selon lui, "tout comme en Irak, le séjour des militaires américains en Syrie peut conduire à une résistance armée populaire".

Pour lui, "la solution prioritaire et la plus pacifique consiste à unir les Syriens autour des principes et des concepts patriotiques". "A ce moment-là, les Américains partiront et ne pourront pas rester ici ni pour le pétrole, ni pour quelque chose d’autre", a-t-il déclaré.

En outre, il a par ailleurs écarté la possibilité d’un affrontement entre forces américaines et russes car, a-t-il dit, "ce n’est évidemment ni dans notre intérêt, ni dans celui de la Russie, ni dans l'intérêt de la stabilité du monde, et c'est dangereux".

Dans la même interview, M. al Assad a comparé les Etats-Unis à "un régime nazi cherchant à s'emparer du pétrole". Selon lui, "ils peuvent être considérés comme des bandits" parce qu’ils "volent le pétrole".

La semaine dernière, M. Trump a déclaré qu'un "petit nombre" de soldats américains resteraient néanmoins en Syrie pour sécuriser les champs d'hydrocarbures. La Russie a réagi samedi en accusant les Etats-Unis de "banditisme international".

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