10e Fica : Une sélection documentaire à la hauteur

Publié par DK NEWS le 18-11-2019, 15h52 | 2

En plus d'être une des rares occasions pour le public algérois de renouer avec les salles obscures, le Festival international du cinéma d'Alger (Fica), qui prend fin samedi soir, aura confirmé cette année encore son orientation tournée vers le film engagé dans une sélection documentaire à la hauteur des attentes des cinéphiles.

Plus de 30 films entre documentaires, courts et longs métrages de fiction dont 24 en compétition et des projections hors compétition étaient au programme de ce fica qui a organisé la première compétition dans la section court métrage, absente des éditions précédentes.

Le public a eu droit à une sélection de documentaires résolument arrimés aux thèmes traitant de l'humain, donnant au Festival une identité affirmée qui le différencie des autres manifestations cinématographiques, même si les organisateurs ont adapté leur sélection pour combler le vide laissé par Festival d'Oran du film arabe, annulé pour 2019.

Des portraits de militants, des combats pour la justice et autres drames de migrants subsahariens, sont proposés dans des documentaires comme "Le silence des autres" coréalisé par l'Espagnole Almudena Carracedo et l'Américain Robert Bahar, "L'envers d'une histoire" de la Serbe Mila Turajlic, ou encore "Tilo Koto" des Françaises Valérie Malek et Sophie Bachelier. Très attendus des cinéphiles, le documentaire "143, rue du désert" de Hassan Ferhani et "Paysages d'automne" premier thriller de Merzak Allouache ont également été projetés en avant-première. Une sélection de huit longs métrages de fiction était aussi au programme. Entre autres films retenus dans la catégorie, "Fatwa" du Tunisien Mahmoud Ben Mahmoud dénonçant la montée de l'extrémisme religieux en Tunisie, "Yuli" de l'Espagnole Iciar Bollain sur la vie d'un danseur de ballet cubain ou encore le film d'animation "The Tower" inspiré de la vie dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, réalisé par le norvégien Mats Grorud.

Au titre de la compétition dans le court métrage, huit films étaient en lice: "Hadi Hya" de Youcef Mahsas, "La fausse saison" de Menad Embarek, "Une histoire dans ma peau" de Yanis Khelloufi, "Felfel Lahmar" de Saadia Gacem, "facing Mecca" du Suisse Jean-Eric Mack et "Burkina Bounty" de l'Américaine Iara Lee.

Absents au Fica, présents à l'international

Habitués du festival et observateurs regrettent l'absence d'œuvres algériennes de la programmation 2019 du Fica, seul grand événement dédié au cinéma dans la capitale.  "Abou Leila" de Amine Sidi Boumediene et "Timelife" de Hamid Benamra qui prennent part, parmi d'autres, à différentes manifestations cinématographiques internationales, manquent à l'appel de cette édition.

Celle-ci n'a pas cru utile non plus de programmer des courts métrages comme "Nice Very Nice" d'El Kheyer Zidani ou encore "Bermuda" de Mohamed Benabdallah, à l'affiche de plusieurs festivals internationaux.

Concernant les distinctions, le documentaire "143, rue du désert", deuxième long métrage de Hassan Ferhani a décroché le Grand prix de sa catégorie, le Prix du public ainsi que la "Médaille Ghandi". Cette distinction est décernée par le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (Cict). Dans la catégorie long métrage de fiction, les prix sont allés à "The tower" inspiré du quotidien des réfugiés palestiniens dans les camps au Liban et réalisé par le norvégien Mats Grorud, alors que le court métrage "Facing Mecca" du Sisse Jan -Eric Mack a reçu le Grand prix de cette section.

Pour la première compétition de court métrage du Fica, le jury a décerné des mentions d'encouragement à "Hadi Hya" de Youcef Mahsas, à "Une histoire dans ma peau" de Yanis Khelloufi sur le thème de l'engagement militant dans l'Algérie d'aujourd'hui et à "Felfel Lahmar", un documentaire sur la condition féminine en Algérie, réalisé par Saadia Gacem.

Le prix du public a été attribué, ex-aequo, à "La fausse saison" de Menad Embarek sur la violence terroriste des années 1990 et à "Sotra". Signé Abdallah Aggoun, ce court métrage  retrace l'histoire d'un père de famille assistant impuissant au harcèlement quotidien de sa fille musicienne par le voisinage, et qui finit, en désespoir de cause, par lui imposer le voile. Le 10e Fica qui s'est clôt officiellement jeudi se poursuit cette soirée avec la projection de films hors compétition.