L'avocat de la République sahraouie, le professeur Femi Flana, a appelé l'Union africaine à suspendre le Royaume du Maroc de l'organisation continentale, soutenant que «deux ans après son adhésion, le Royaume prouve qu'il ne partage pas les mêmes principes et valeurs pour lesquels luttent les gouvernements et les peuples d'Afrique».
«Deux ans après son adhésion à l’Union africaine, le Maroc n'a pas renoncé à sa politique expansionniste aux dépens du peuple sahraoui et de ses droits fondamentaux, notamment le droit à l’autodétermination, la souveraineté sur ses terres et ses ressources naturelles», a souligné M. Flana, lors de son intervention à la Conférence tenue vendredi au Sénat français à Paris sur la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, indiquant que l'organisation continentale doit suspendre le Maroc qui ne respecte pas les principes et ne respecte pas les lois et la souveraineté d’un autre pays membre de cette organisation, qui a été fondée par des dirigeants africains dans le but de s’unir contre les puissances coloniales et de protéger de toute exploitation les pays et les peuples de notre continent». M. Flana a ajouté que le régime marocain essayait toujours d'influencer le groupe de pays soutenant la République arabe sahraouie démocratique, soulignant que les «efforts» de Rabat pour rejoindre le groupe des pays de l'Afrique de l'Ouest, connus pour leur soutien ferme et franc au peuple et au gouvernement sahraouis et à l'indépendance du Sahara occidental, «vont pour infilter le mouvement et décourager cette position qui est conforme au droit international et à toutes les résolutions des Nations Unies et du Conseil de sécurité, en particulier avec les principes de l'Union africaine et les idéaux et valeurs qu'il défend depuis longtemps».
S'appuyant sur son «devoir en tant qu'Africains», M. Flana a ajouté que «nous nous sommes lancés au niveau du Nigéria au sein du Mouvement nigérian pour la libération du Sahara occidental, en collaboration avec divers syndicats, une série de mesures, notamment la traçabilité des produits en provenance du Maroc au Nigéria et la mise en garde de toutes les entreprises du piège d'être impliquées dans l'importation continue de phosphat sahraoui».
En conclusion, M. Flana qui est également membre de l'Association du barreau africain, a souligné qu’il importait de renforcer les efforts et la coordination entre les amis du peuple et le gouvernement sahraoui pour souligner la situation au Sahara occidental et les souffrances des Sahraouis dans les villes occupées, en particulier les prisonniers politiques détenus par les autorités d’occupation marocaines et leurs actes de racisme et d’abus.
La conférence de Paris a été organisée par la sénatrice française, Christine Prunaud, en coopération avec l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD). A l'ordre du jour de la conférence, des exposés et un débat sur les phénomènes juridiques et politiques relatifs à la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles ainsi que l'illégitimité de tout accord concernant l'exploitation de ses richesses sans son consentement et ce, dans le cadre de son droit légitime et inaliénable à l'autodétermination, selon les organisateurs.