Des familles de victimes russes de «féminicides» ont interpellé vendredi le ministre de la Justice au sujet de son adjoint qui a minimisé l'ampleur du fléau des violences domestiques, récemment décriminalisées en Russie.

Publié par DK NEWS le 22-11-2019, 15h44 | 4

Russie/violences domestiques: Des proches interpellent le ministre de la Justice

Des familles de victimes russes de «féminicides» ont interpellé vendredi le ministre de la Justice au sujet de son adjoint qui a minimisé l'ampleur du fléau des violences domestiques, récemment décriminalisées en Russie.

Les proches de quatre femmes tuées ont écrit au ministre Alexandre Konovalov pour qu'une enquête interne soit menée à l'encontre de son adjoint Maxime Galperine, a indiqué sur sa page Facebook l'association d'aide juridique «Zona Pravda», qui représente ces familles.

En cause, une note à l'adresse de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) dans lequel ce responsable estime «que l'ampleur du problème de la violence au sein de la famille et du foyer, sa gravité et l'étendue de son caractère discriminatoire envers les femmes en Russie, sont exagérées».

«Nous exprimons notre trouble profond après cette prise de position du représentant de la Russie auprès de la CEDH et demandons au ministre de la Justice de s'interroger sur les aptitudes de son adjoint», écrivent les familles des femmes tuées, selon Zona Prava. Le vice-ministre répondait, dans sa note, à des questions de la CEDH qui a condamné l'été dernier la Russie dans une affaire de violences conjugales. La juridiction épinglait ainsi le droit russe qui «ne reconnaît pas» ces violences et les autorités «réticentes à reconnaître la gravité du problème». La Russie a largement décriminalisé en 2017 les violences familiales et conjugales, une mesure approuvée à l'époque par le président Vladimir Poutine.

«Il y a sans doute un problème, mais il n'est pas à l'ordre du jour de l'administration présidentielle.

Nous ne nous occupons pas de telles questions», a déclaré Dmitri Peskov lors de son point presse quotidien. Plusieurs affaires très médiatisées de violences domestiques ces deux dernières années ont conduit à une multiplication des appels à durcir la législation russe.

Une députée du parti au pouvoir, Russie Unie, souhaiterait introduire avant la fin de l'année une proposition de loi en ce sens, mais dit faire face à de fortes résistances.