Littérature 2019 en Algérie: Une autre année faste pour le roman

Publié par DK NEWS le 30-12-2019, 15h51 | 8

En 2019, nombreux sont les auteurs qui se sont intéressés à l'histoire, et  plus précisément à la glorieuse Révolution nationale, soit en posant des  questions ou en tentant de lever le voile sur certains faits et évènements  historiques, à l'image de l'écrivain Mohamed Djaâfar dans son ouvrage (en  langue arabe) «Ali Lapointe, retrouvez mon assassin», ou encore Amara  Lakhous dans son polar à caractère politico-historique ayant pour titre (en  arabe dialectal) «Oiseau de nuit» dont le récit se déroule en plein guerre  de libération nationale. 
Dans son roman-fiction intitulé «Mère des cités», l'écrivain Mustapha  Bouchareb choisit pour cadre une décharge à la Mecque pour mettre à jour  les conflits personnels et claniques, tandis qu'Ismaïl Yabrir a préféré,  pour sa part, se focaliser sur les dimensions identitaires et l'acceptation  de l'autre, mettant en avant la contextualisation historique, dans son  roman intitulé (en arabe classique) «Les oiseaux maudits». 
D'autres auteurs ont écrit sur l'Algérie indépendante, à l'exemple de  Kaouther Adimi qui tente, à travers son roman «Les petits de Décembre»,  d'explorer la société algérienne d'aujourd'hui, en traitant des mauvaises  pratiques politiques, de la corruption et de l'abus de pouvoir mais aussi  des espérances de la jeunesse. A lire également, le roman «Le  quinquagénaire» de Hamid Abdelkader (rédigé en langue arabe), publié aux  Editions Barzakh en 2019, ou encore les dernières publications de Samir  Kacimi  (Salalim Trolard) et Amine Zaoui (El Bach Kateb). Sur les pas de Sadek Farouk, pour son roman (rédigé en arabe)  «L'inhumation en secret réjouit les morts», Abdelkader Hmida a publié «La  triste histoire de Maria Magdalena», qui se veut une série d'interrogations  sur le passé et la métaphysique. Les derniers romans d'Ahmed Tibaoui, Amel  Bachiri et Bachir Mefti ont également marqué de leur empreinte l'année  littéraire 2019. 
La scène littéraire algérienne a été marquée également par la publication  par Linda Chouiten, lauréate du Grand prix Assia Djebar 2019, de son roman  «Une valse», et l'inscription d'Abdelwahab Aissaoui, Bachir Mefti, Said  Khatibi et Samir Kacimi sur la long-list du Prix international de la  fiction arabe (IPAF en anglais). 
 
Les récits historiques et autobiographiques concurrencent les £uvres  littéraires
Peut-être que les titres des ouvrages les plus en vue, en 2019, se sont  intéressés à l'Histoire, au détriment des £uvres dites littéraires, comme  pour l'ouvrage intitulé «Algérie, une autre histoire de l'indépendance»,  présenté par Nadjib Sidi Moussa, ou les témoignages de Djilali Leghima dans  son récit «L'émigration dans la révolution algérienne, parcours et  témoignages», ou bien le livre de Messaoud Djenass intitulé «De l'Emir  Khaled au 1er Novembre 1954».  
Contrairement à l'année écoulée, cette année n'a pas vu la publication, en  nombre important, de recueils de poèmes ou de nouvelles, tandis que les  récits de voyage ou autobiographiques (journal ou journal intime) ont pu se  démarquer et battre en brèche l'hégémonie du roman sur la scène littéraire,  à travers la parution d'une série de publications telle que l'ouvrage du  romancier et académicien Seddik Ziouani «Mes voyages au pays de la Savane»  et le livre d'Idriss Bousekine «Trois années en Russie».  
Une multitude de nouvelles parutions du genre journal ou journal intime a  caractérisée la scène littéraire de l'année 2019, traitant du vécu et de la  réalité de la société algérienne, à l'instar du livre d'Omar Azradj «le  quotidien du Hirak populaire», ou bien celui de Lounis Benali «L'écriture  sur les rives du fleuve» ou encore l'ouvrage collectif de l'association  Constantine Taqra, «Notre Hirak est un récit».  
Dans le même sillage, l'année 2019 a vu la parution de quelques titres  consacrés à la situation politique de l'Algérie, à l'image du livre «Aux  sources du Hirak» de Rachid Sidi Boumediene ou «La révolution du 22  février» de Mahdi Boukhalfa.
En revanche, la critique et la pensée n'ont malheureusement pas bénéficié  d'un grand intérêt cette année, qui a connu la parution d'un nombre réduit  d'ouvrages, à l'instar de celui de Amer Makhlouf «L'apparent et le non  manifeste dans le discours islamique», de l'ouvrage collectif «Dialogues  dans la culture arabe» écrit par le défunt Bachir Rebouh avec la  participation d'un nombre d'académiciens et de penseurs, de celui de Kamel  Boumenir, ainsi que le «Dictionnaire des études culturelles» de Djamel Belkacem.