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Sécurité au Sahel : Recrudescence des attaques terroristes à la veille du sommet du G5 Sahel

Publié par DK NEWS le 12-01-2020, 15h41 | 13
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Les dirigeants du Sahel s'apprêtent à se réunir  lundi à Pau (France) pour le sommet du G5 Sahel, sur fond de recrudescence  des attaques terroristes contre les civils et les militaires dans la région  alors que les populations locales réclament le départ des forces étrangères  accusées d'inéficacité.  
 En effet, au moins neuf civils ont été tués, samedi, dans une attaque  perpétrée par des individus armés non identifiés dans la localité de Sollé  dans le Sahel burkinabè, ont indiqué des sources sécuritaires.  «Plusieurs individus armés non identifiés ont attaqué samedi des  commerçants à Sollé dans le Sahel burkinabè. Au moins neuf civils ont été  tués», précisent les mêmes sources, ajoutant que les assaillants ont  également brûlé des camions des commerçants.     Cette attaque intervient au moment où l'armée burkinabè multiplie les  offensives contre le terrorisme, qui a fait plus de 700 morts et 560 000  déplacés depuis 2015, selon des chiffres officiels. Jeudi dernier, quelque 89 militaires nigériens ont été tués dans une  attaque terroriste contre un camp militaire à  Chinagodar dans l'ouest du  Niger, à proximité de la frontière avec le Mali, selon des sources  sécuritaires.  
Au Mali, deux attaques  terroristes simultanées ont touché, lundi, 6  janvier  une patrouille des Forces armées maliennes à Niono et Yoro dans le  cercle de Koro faisant au moins 10 morts dont 5 civils. «Le convoi de l’armée aurait sauté sur un engin explosif improvisé.  L’explosion a été suivie de tirs d’armes automatiques», ont fait savoir des  sources sécuritaires.  Le recours à la pose des mines artisanales par des groupes terroristes au  Mali et dans la région du Sahel de manière générale, est devenu ces  derniers mois le mode opératoire privilégié des terroristes, relèvent les  spécialistes dans les questions sécuritaires.   
Au Mali, plusieurs autres communes sont en état d'alerte. Les habitants  ont dû quitter leurs villages pour des destinées plus sécurisées, affirment  des sources médiatiques.       Dans ce sens, les responsables du service local du développement  social de la ville de Mopti (centre) indiquent que la ville compte  actuellement plus de dix-sept mille déplacés.  

Les populations dénoncent l'«inefficacité» des troupes  étrangères 
Les attaques terroristes répétées dans les pays du Sahel ont fait sortir  ces derniers temps des milliers de citoyens dans la rue pour dénoncer à la  fois l'«inefficacité» des politiques sécuritaires mises en place par leurs  pays respectifs et la présence «inefficace» des troupes étrangères face à  la détérioration de la situation sécuritaire et la prise en charge des  déplacés et des réfugiés.    
Les populations des communes de Yoro, Dioungani et Dinangourou au Mali ont  tenu, mercredi dernier, un meeting géant à Koro. Selon eux  la seule  commune de Yoro a enregistré plus de 6000 déplacés, qui sont installés  désormais à Koro et partout au Mali.  
Sur les affiches, en plus de leurs peines, les manifestants ont  exprimé leurs besoins. «Trop de morts»,  «Yoro, plus de 6000 déplacés à Koro et partout au Mali», «5000 réfugiés au  Burkina Faso», «Je suis un déplacé, je souffre», «La route Koro-Dinangourou  impraticable», «Patrouilles des Famas à Yoro», ou encore «Au secours !  Sauver, protéger les populations de Yoro». Vendredi, plus d'un millier de Maliens dont la plupart sont issus des  organisations ont manifesté à Bamako pour réclamer le départ des troupes  étrangères, en particulier de la force «Barkhane». 
«Le gouvernement français est un frein à notre développement», ou  «Barkhane doit quitter»,  «les FAMa (Forces armées maliennes) peuvent  sécuriser le Mali», ont écrit les manifestants sur les nombreuses  banderoles brandies tout au long de leur rassemblement sur la place de  l'indépendance en plein centre de la capitale. 
 Il est à noter que l'échec des forces étrangères au Mali et dans les pays  du Sahel de manière globale est reconnu aussi bien par l'ONU que la France  disposant du plus grand nombre de soldats dans la région.  
L'inscription de la nécessité de revoir la stratégie sécuritaire dans la  région du Sahel, qui figure à l'ordre du jour du Sommet de Pao lundi, est  une preuve que la stratégie mise en place jusqu'ici est inefficace, selon  les observateurs.     
Selon l'ONU, les pays engagés dans la sécurisation de la région doivent  mettre le paquet s'agissant des moyens de lutte antiterroriste. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, entend ainsi lancer à Pau «un  appel à la solidarité internationale» avec le Sahel «dans le combat contre  le terrorisme».  Le Sommet de Pau verra, outre la présence des dirigeants des pays du  Sahel Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie), le secrétaire  général des Nations unies Antonio Guterres, le président de la Commission  de l'Union africaine Moussa Faki et le président du Conseil européen,  Charles Michel. 
 

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