Règlement de la crise en Libye : Des progrès en vue de consolider le cessez-le-feu en vigueur

Publié par DK NEWS le 14-01-2020, 16h05 | 7

 «Un certain progrès a été obtenu», s'est félicité le chef de la diplomatierusse, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à l'issue denégociations qui ont duré environ sept heures à Moscou en présence desparties libyennes, de la Russie et de la Turquie.
Parallèlement, à l'ONU des discussions étaient en cours surl'établissement d'une mission d'observation si un tel document relatif aucessez-le-feu était conclu entre les belligérants.
«Pour qu'un cessez-le-feu en Libye soit respecté, il devrait y avoir unmécanisme impartial de surveillance et de mise en oeuvre ainsi que desmesures de confiance», a déclaré le porte-parole de l'ONU, StéphaneDujarric.Les protagonistes de la crise libyenne, le président du Conseilprésidentiel du gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, etle maréchal Khalifa Haftar, s'étaient déplacés à Moscou pour cespourparlers, sans la présence de l'ONU, sans toutefois parvenir à lasignature formelle du projet d'accord de cessez-le-feu.Fayez al-Sarraj a signé le document, alors que Khalifa Haftar a demandé«un peu de temps supplémentaire» pour réfléchir, a précisé M. Lavrov, touten assurant que le maréchal considère ce document «de manière positive»,même si Haftar a émis certaines réserves.
Les discussions ont impliqué les délégations des deux camps et ont étéchapeautées par M. Lavrov et le ministre russe de la Défense, SergueïChoïgou, ainsi que par leurs homologues turcs, Mevlut Cavusoglu et HulusiAkar.Le projet d'accord appelle les deux parties à arrêter les hostilités,la formation d'un comité militaire pour établir un lien de communicationentre les deux belligérants, ainsi que des mesures réciproques des deuxparties pour assurer la stabilité dans Tripoli et les autres villeslibyennes.

Un cessez-le-feu acquis suite aux intenses efforts de l'Algérie
Le cessez-le-feu observé en Libye à la faveur d'intenses efforts de ladiplomatie algérienne marquées par un large ballet diplomatique à Alger,intervient à la veille d'une Conférence internationale sur la Libye sousl'égide de l'ONU à Berlin, prévue le 19 janvier sous l'égide de l'ONU.
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu lundi soir unappel téléphonique de la chancelière allemande Angela Merkel, qui l'ainvité à prendre part à la Conférence de Berlin, a indiqué un communiqué dela Présidence de la République.
Le président Tebboune a accepté cette invitation pour participer à cetteConférence, a ajouté le texte.A la suite de la réunion de Berlin, le Conseil de sécurité de l'ONUpourrait avaliser ses résultats via une résolution et décider de la mise enplace d'une mission d'observation de cessez-le-feu.La demande du cessez-le-feu en Libye «est purement algérienne» en tant quepréalable à tout règlement  de la crise politique en Libye, avait soulignél'enseignant universitaire en Sciences politiques et relationsinternationales, Mohamed Salim Hammadi. Le spécialiste en questions sécuritaires a déclaré à l'APS que «l'Algériedu fait qu'elle n'a jamais été partie prenante du conflit en Libye, maisplutôt de la solution, s'est contentée dans le cadre de sa doctrinediplomatique d'établir des contacts et lancer une dynamique, laissant auxparties qui se sont imposées dans ce conflit, le champ pour annoncer lecessez-le-feu».
Expliquant le rôle de l'Algérie dans la concrétisation du cessez-le-feudans ce pays voisin, M. Hammadi a indiqué que ce rôle est illustré àtravers «le message fort» adressé à toutes les parties concernées par leconflit que Tripoli était «une ligne rouge».
M. Hammadi a aussi souligné l'appel d'Alger à davantage de pression pourimposer un cessez-le-feu et de mettre un terme aux ingérences étrangèresqui aggravent la situation.L'Algérie a affirmé à travers ce «message clair» à la communautéinternationale, qu'elle «n'adhèrera à aucun processus politique qu'après uncessez-le-feu», d'où la forte mobilisation diplomatique des derniers jourset la convergence vers Alger de plusieurs délégations libyennes et de paysengagés dans les concertations autour de la solution en Libye, a estimé l'analyste.