Ecriture féminine : Le poids de «la réalité sociale» souligné

Publié par DK NEWS le 24-01-2020, 16h04 | 9

L’écriture féminine en Algérie demeure  «conditionnée par la réalité de la femme dans la société», ont estimé des  participantes à une table ronde tenue mercredi à Tizi-Ouzou sous le thème  «La littérature au féminin», organisée dans le cadre de la 12ème édition du  salon du livre du Djurdjura. «La femme écrivain algérienne subit le poids de la société qui se reflète  d’une manière ou d’une autre dans ses écrits si bien qu'elle reste  conditionnée par son univers restreint», a souligné Lynda Chouitene,  lauréate du prix Assia Djebbar 2019 du roman francophone, considérant  qu’»Il n’y a pas une façon d’écrire propre aux femmes».

Déplorant «une réalité» où la femme est «soumise à des clichés et à des  obligations oppressantes qui l’empêchent d’évoluer dans la sérénité», Lynda  Chouitene a estimé que «l’épanouissement de la femme écrivain algérienne  passe par le dépassement de la condition de la femme dans la société dans  son ensemble». De son côté, Ouarda Baziz Chirifi, auteure de «Principes et rupture»,  édité en 2017, a observé que l’écriture est d’abord, pour la femme, «un  refuge» lui permettant de «fuir les contingences et contraintes qui pèsent  sur elle dans ses différents milieux, familiale, social ou professionnel». Pour Baziz Chirifi, «la femme écrivain dans nôtre société demeure otage du  poids social qui lui impose d’évoluer dans les frontières imperceptibles  qui lui sont dessinées. Elle gagne sa liberté avec la maturité et arrive à  se débarrasser des inhibiteurs qui l’habitent et la conditionnent». Farida Sahoui, auteure de «Jugurtha, Histoire d’un peuple» et un livre  d’hommage et témoignage sur «les Zouaoui, les Amrouche et autres familles  Kabyles d’Algérie en Tunisie» a considéré, elle, qu’il est «réducteur» de  parler d’écriture féminine, préférant parler «d’écriture et de littérature  tout court». «Je ne me considère pas comme une femme en écrivant, mais comme un  écrivain tout simplement», a-t-elle observé, tout en soutenant, par  ailleurs, qu’»il n’y a pas mieux qu’une femme pour rendre compte des  problématiques liées aux femmes, et qui restent indissociables de sa  condition dans la société».