Marché national de la micro-entreprise Nécessité d’un véritable débat pour sa régulation et son développement

Publié par DK NEWS le 28-01-2020, 18h58 | 6

 Le marché national de la micro-entreprise appelle à «un véritable débat national pour établir son bilan et offrir des perspectives», a estimé lundi à Tizi-Ouzou Guellal Yacine, premier responsable du groupement national d’appui à la micro-entreprise (GNAME).

S’exprimant lors d’une rencontre organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri ayant regroupé les entrepreneurs des wilayas du centre, Guellal a considéré que le climat du marché de la micro-entreprise, fort de 1 370 000 unités, «se caractérise par une absence totale de stratégie de développement d'où la nécessité de sa régulation et d'un accompagnement étudié». «Il est nécessaire d’organiser un débat national, sérieux et constructif, sur la question afin d'étudier les moyens et solutions idoines à mettre en £uvre pour lui permettre d’être efficace et de contribuer à fructifier l’économie nationale», a souligné le responsable du GNAME, indiquant que «des correspondances ont été adressées dans ce sens aux autorités du pays depuis 2015». Rappelant que l’objectif du dispositif de la micro-entreprise «est de créer de la richesse et d'absorber le chômage», M. Guellal a considéré que «l’absence d’études des besoins du marché et de coordination entre les différents dispositifs d’aide mis en place (ANSEJ, CNAC, ANGEM), a fait que les objectifs tracés n’ont pas été atteints».
La transition dans ce marché, a-t-il fait remarquer, «s’est opérée à partir de 2011 lorsque les banques ont été instruites de participer en masse dans les montages financiers des entreprises créées dans le cadre de ces dispositifs». Une politique, a-t-il soutenu, «qui a engendré une saturation du marché et des entreprises mort-nées et même mises en péril celles déjà existantes».
Faisant face à l’absence de marché et soumis aux impératifs de recouvrement des banques et d’acquittement des cotisations de la Caisse de sécurité sociale (CASNOS), «plusieurs promoteurs ont préféré jeter l’éponge et se retrouver dans l’illégalité vis-à-vis de la loi, encourant même des sanctions juridiques». Des situations qui avaient parfois produit, a-t-il renchéri, «un impact social négatif poussant des promoteurs à fuir le pays, à des cas de divorce, voire même de suicide». Pour ce qui est des solutions immédiates à mettre en oeuvre, M. Guellal a préconisé, lors de la rencontre, «la mise en veilleuse de ces dispositifs jusqu’à assainissement du marché existant» et, ensuite, la «révision des conditions d’éligibilité à bénéficier des dispositifs, mais aussi l’adoption d’un régime fiscal et parafiscal propre à la micro-entreprise», citant l’exemple de certains pays où celle-ci (micro-entreprise) est exonérée de TVA. Indiquant que le GNAME est disposé à «apporter son aide et son expertise dans le débat», Yacine Guellal, a annoncé l'organisation, prochainement à Batna et Ain Defla, de deux rencontres régionales regroupant les collectifs d’appui des régions Est et Ouest.