Les évènements de Sakiet Sidi Youcef ont apporté à la révolution de libération le soutien de l’opinion internationale

Publié par DK NEWS le 08-02-2020, 18h30 | 6

 Les évènements survenus le 8 février 1958 dans la localité tunisienne de Sakiet Sidi Youcef et dont le 62ème anniversaire sera célébré samedi en présence de délégations algérienne et tunisienne ont apporté à la guerre de libération nationale le soutien de l’opinion internationale qui avait condamné unanimement le colonialisme français en Afrique du nord.

Selon Athmane Menadi de l’université de Souk Ahras, ces évènements durant lesquels le sang du peuple algérien et du peuple tunisien s’étaient mélangés avaient fait 79 morts dont 20 écoliers du primaire et 11 femmes, ainsi que 130 blessés et avaient porté, dans le même temps, devant l’opinion internationale la cause algérienne et consolidé les liens de fraternité entre les peuples algérien et tunisien. La France coloniale, a ajouté l’universitaire, avait tenté de justifier son crime par la poursuite des unités de l’Armée de libération algérienne (ALN) en soutenant avoir ciblé des zones militaires, mais selon lui, ses faux prétextes ont rapidement révélé leur caractère mensonger, lorsque les médias ont dévoilé la vérité de l’agression barbare de l’armée française suscitant une vague d’indignation et une condamnation unanime de ma communauté internationale.
Loin de briser par la terreur les liens de fraternité des deux peuples voisins, le bombardement français de Sakiet Sidi Youcef a cimenté davantage leur solidarité, confirmée par la motion historique signée par le Front de libération nationale, le parti de l’indépendance marocain et le parti constitutionnel tunisien, affirmant le soutien de la Tunisie et du Maroc à la Révolution algérienne au terme de la conférence tenue du 27 au 29 avril 1958 à Tanger (Maroc), a-t-il précisé.
De son côté, Djamel Ouarti, professeur d’histoire à l’université de Souk Ahras, a indiqué que les évènements sanglants de Sakiet Sidi Youcef reflétaient l’état de régression de la 4ème République française à l’époque, accentué par la décision du 1er septembre 1956 par laquelle la France s’auto-octroie le droit de poursuivre les unités de l’ALN en dehors des frontières de l’Algérie. A cet effet, il a rappelé qu’entre les mois de juillet 1957 et janvier 1958, les unités de l’ALN avaient effectué 84 interventions le long des frontières algéro-tunisiennes. Il a également ajouté que Sakiet Sidi Youcef avait subi par le passé plusieurs attaques à l’exemple de celles du 1er et 2 octobre 1957, alors qu’en janvier 1958, des soldats de l’Armée de libération nationale avaient tendu une embuscade à une patrouille française tuant 15 soldats et emprisonnant quatre autres.
Toujours au cours de ce même mois de l’année 1958, le 30 janvier précisément, un avion français fait l’objet de tirs des forces de la défense antiaérienne de l’ALN et le 7 février 1985, un autre avion a été également ciblé. Pour l’opinion internationale, ces attaques traduisent l’incapacité de la France à dompter un peuple révolté Le bombardement par l’aviation française de la localité tunisienne de Sakiet Sidi Youcef a conduit, à l’époque, à étendre l’audience de la cause algérienne, a ajouté M. Ouarti.  Le Commandement de la Révolution pour la libération de l'Algérie avait alors exprimé sa solidarité inconditionnelle avec le peuple tunisien en mettant à la disposition de son gouvernement des unités de l’ALN pour faire face à l'ennemi commun. L'Egypte et la Syrie avaient également exprimé leur solidarité avec le peuple tunisien et le roi du Maroc Mohamed V avait adressé à la Tunisie une lettre de condoléances et ordonné à l’héritier du trône et à son ministre des Affaires étrangères qui se trouvaient à ce moment-là en France de regagner le Maroc. Pour leur part, les Etats-Unis d’Amérique avaient qualifié ces tragiques évènements d’"acte de pure folie" lequel au lieu de miner le moral des militants algériens ont réussi à "raffermir davantage leur détermination", a rappelé le même universitaire qui a souligné que l’Union soviétique, à l’époque, avait attribué ces attaques barbares au "désespoir de la France et son incapacité à dompter un peuple révolté". 
L'évocation de ces évènements, selon ces universitaires, constitue toujours une source pour renforcer la solidarité historique entre les deux pays pour lancer de nouveaux chantiers de coopération dans divers secteurs le long des frontières algéro-tunisiennes.