Après la reprise, samedi, de l'importante ville de Saraqeb et de celle de Maaret al-Noomane fin janvier, l'armée gouvernementale syrienne a pu reprendre, dimanche, le contrôle de plusieurs villages et de la névralgique autoroute M5 considérés jusqu'ici comme le dernier bastion des groupes terroristes dans le nord d'Idleb.
«Une superficie de 600 km2 et des dizaines de localités, de villages et de collines ont été récupérés au cours de ces derniers jours», a indiqué dimanche le Haut commandement de l'armée syrienne dans un communiqué rendu public.
Selon le texte, l'armée syrienne est déterminée à reprendre l'ensemble du territoire d'Idleb et à accomplir son devoir national à «défendre la souveraineté de la patrie et la dignité du citoyen». «Notre armée continue de purifier toute la géographie syrienne du terrorisme et de ses soutiens», a ajouté le communiqué. La télévision d'Etat syrienne a diffusé, samedi, des images en direct de la progression des forces armées syriennes dans la ville de Saraqeb montrant la reprise de plusieurs quartiers et des scènes de liesse des habitants. L'armée gouvernementale était aussi, dimanche, sur le point de reprendre l'intégralité de la stratégique autoroute M5 dans la région d'Idleb, a indiqué d'autre part l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'autoroute M5 est la plus longue de la Syrie. Elle relie le sud du pays à la grande ville d'Alep dans le nord, en passant par Damas, la capitale. Ces deux métropoles sont sous le contrôle des forces gouvernementales. L'offensive de l'armée syrienne contre le restant des terroristes dans la région d'Idleb a été lancée conformément aux instructions du président syrien Béchar el Assad données au mois de décembre dernier.
En visite dans la région, le président syrien a indiqué que» la bataille d'Idleb sera la clé pour mettre fin au terrorisme et annoncer par la même la reprise totale du territoire syrien.
Les forces de l'armée syrienne triompheront à Idleb, «comme elles ont su le faire dans les régions de Draa, El Ghota et Homs», a assuré le président.
Un peu plus de la moitié de la province d'Idleb et des secteurs attenants des provinces voisines d'Alep, Hama et Lattaquié, soit plus de 70 % sont récupérées par l'armée syrienne. La région d'Idleb abritant quelque 3 millions d'habitants a été pendant de longue années sous l'emprise des terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda) en Syrie.
Il y a, selon, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) environ plus de 20 000 terroristes dans la région.
Vers la reprise des services dans les régions libérées d'Idleb et Alep
La reprise du contrôle des territoires dans les régions d'Idleb et Alep doit s'accompagner par la reprise des services nécessaires de service public au profit des populations, affirment en outre les autorités syriennes.
Cette recommandation a fait, dimanche, l'objet d'un débat au Conseil des ministres syrien où l'ensemble de l'exécutif a jugé urgent de rouvrir les services nécessaires pour mener une vie normale dans la région. Ainsi, le Conseil des ministres a indiqué, dans un communiqué rendu public, avoir demandé d'ores et déjà à certains ministères de procéder à la réouverture des services nécessaires.
«Le conseil des ministres a demandé au ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Santé une méthodologie pour développer leurs services à travers tout le territoire syrien», a indiqué le communiqué.
La réouverture des services est, pour les observateurs de la scène politique syrienne, la meilleure façon pour pousser les habitants à retourner dans leurs régions et s'y installer pour de bon.
«Les régions d'Idleb et d'Alep ont besoin aussi d'une réédification de bâtisses. Les raids et batailles intensifs qu'ont connu les deux régions pendant des années ont détruit nombre du parc habitat et infrastructures dans la région», soulignent les observateurs. Dans ce sens, ils estiment que les autorités syriennes peuvent s'adresser à la communauté internationale en vue de les aider dans l'opération. Sur un autre plan, la Syrie a pu rependre au cours de ces derniers mois sa place dans l'échiquier régional et international. Les autorités syriennes s'attellent aussi en ce moment à la consolidation du front interne, en favorisant la réconciliation entre Syriens. Dans ce sens, le gouvernement tout comme l'opposition se sont montrés enthousiastes à s'assoir autour de la même table pour débattre de l'avenir de la Syrie. Les Nations unies supervisent de près ces réunions et elles ne cessent de les encourager.