Liban: Heurts entre manifestants et forces de l'ordre près du Parlement

Publié par DK NEWS le 11-02-2020, 15h59 | 7

Des heurts ont éclaté mardi entre les forces  de sécurité et des manifestants près du Parlement au Liban, qui doit  étudier la feuille de route du gouvernement avant un vote de confiance, ont  rapporté les médias.

Des centaines de manifestants mobilisés tôt le matin dans le centre-ville  de Beyrouth tentent d'empêcher l'accès au Parlement des députés, dénonçant  le nouveau gouvernement dirigé par Hassan Diab qui ne répond pas,  disent-ils, aux aspirations de la contestation. Avant de procéder au vote de confiance, le Parlement a prévu deux séances,  qui débuteront mardi et mercredi à 11H00 (09H00 GMT), pour interroger les  ministres et étudier la «déclaration ministérielle», la feuille de route  qui présente les grandes lignes du programme gouvernemental. Le Liban est secoué depuis le 17 octobre par un mouvement de contestation  inédit, qui fustige l'intégralité de la classe politique accusée de  corruption et d'incompétence, dans un pays au bord de l'effondrement  économique. Les forces de sécurité ont renforcé leur dispositif aux abords du  Parlement, avec notamment des murs en béton pour bloquer plusieurs routes  du centre-ville. Cela n'a pas empêché les manifestants de se rassembler à l'entrée de  plusieurs avenues menant au Parlement, et des heurts ont éclaté sur une de  ces voies, les manifestants lançant des pierres sur les forces de l'ordre  qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, selon les  médias. Sur une autre avenue, des contestataires se sont assis par terre pour  couper la route qui pourrait être empruntée par les députés, mais l'armée  est intervenue pour les évacuer. Un manifestant a indiqué à une télévision  locale qu'ils avaient été frappés. Malgré la mobilisation, des députés ont  réussi à rallier le Parlement. Selon des médias locaux, les manifestants ont bloqué le cortège d'un  ministre en scandant «démissionne, démissionne». Sur Twitter, l'armée a estimé que «les actes de vandalisme et les  atteintes aux propriétés publiques et privées entachent les revendications  (de la contestation), ne permettent pas de concrétiser ces demandes, et ne  représentent pas une liberté d'expression». «Je suis là pour dire +pas de confiance+ à ce gouvernement, car la manière  dont il a été formé fait qu'on ne peut pas lui faire confiance», estime  Carole, mobilisée mardi matin dans le centre de Beyrouth. Les contestataires réclamaient un gouvernement de technocrates, totalement  indépendants de la classe politique.