Tizi-Ouzou : Hommage aux pionniers de la radio nationale d’expression kabyle

Publié par DK NEWS le 14-02-2020, 16h33 | 116

Un émouvant hommage a été rendu jeudi àTizi-Ouzou aux pionniers, hommes et femmes, ayant marqué l’histoire de laradio nationale d’expression kabyle, lors d’une rencontre autour du livredu journaliste Bacha Boukhalfa, «Chfawat n radio n-teqbaylit» (souvenir dela radio Kabyle).
L’existence même de cette chaine de radio en langue kabyle était «unerésistance qui avait son pesant dans le contexte de la réalité coloniale del’époque», ont soutenu à l’unanimité les intervenants à cette rencontreorganisée à l’occasion de la journée mondiale de la radio, en évoquant lespionniers de la radio d’expression Kabyle qui remonte au début des années1920 du siècle dernier.«C’est une infime reconnaissance aux patriotisme de ces hommes et cesfemmes et à leurs efforts inestimables pour la préservation et ledéveloppement de la culture et de la langue kabyle à travers ce supportmédiatique qui était le plus accessible à l’algérien par les temps passés»,a considéré M. Bacha lors de son allocution.
L’opus de 290 pages écrit en kabyle rapporte la transcription d’unetrentaine d’interviews radiophoniques avec des animateurs et journalistesdont le parcours et la carrière se confondent avec l’Histoire de la radionationale d’expression kabyle, à l’exemple d’Arab Ferroudja, ChikhNoureddine, Zina Kediem, Amar Ouyakoub, Malek Ouari, Ali Lamrani etd’autres.
L’idée, a-t-il précisé, avait germé au début des années 90, à la faveur dela création du département de langue et culture amazigh (DLCA) àl’Université Mouloud Mammeri (UMMTO) pour répondre à la demande desétudiants venant chercher des archives de la radio pour leurs travaux demémoires et de recherche.
«Nous avions décidé, Mohamed Guerfi et moi-même de répondre à cettesollicitation en constituant d’abord un fond documentaire pour la radio etaussi de le transcrire. Mais les évènements tragiques vécu par le pays àl’époque ont mis en veilleuse le projet jusqu’en 2001, date à laquelle nousavons repris l’idée et réalisé les premiers entretiens», raconte-t-il.Après un retour d’écoute intéressant à la diffusion de l’émission du mêmeintitulé, «Chfawat n radio n-teqbaylit», «il y a eu le retour à l’idéepremière qui était de produire un support écrit et nous avions alors optépour la transcription des entretiens en Kabyle pour être plus fidèle à leurcontenu plutôt que de procéder à un travail de traduction vers une autrelangue, qui aurait pu altéré le sens», a précisé M. Bacha.
Des témoignages sur le lien «très fort» entre la femme kabyle et la radioont été, également, produit lors de cette rencontre par Bouguermouh Djamilaet Djida Thamechtohth, anciennes journalistes et animatrices de la radio.La femme algérienne, ont-elles témoigné, «s’est émancipée grâce à la radioqui à son tour a beaucoup bénéficié de l’apport de la femme qui par soncourage, sa voix et son désir de réussite lui a beaucoup donné».Elles ont, à l’occasion, rendu un vibrant hommage à Madame Lafarge qui aété «à l’origine de la présence et l’émergence de la femme à la radio»,ont-elles soutenu.La rencontre a été aussi marquée par une exposition sur la thématique etune séance témoignages en hommage à M. Bacha par une pléthore d’anciensanimateurs et journaliste de la chaine II, à l’instar de Saïd Mariche,Djamila Bouguermouh, Djida Thamechtohth, Mohamed Guerfi, Madjid Bali, SaïdSmail.