Irak Des milliers de partisans de Moqtada Sadr défilent en Irak

Publié par DK NEWS le 15-02-2020, 15h58 | 6

Des milliers de partisans de Moqtada Sadr ont  défilé vendredi à Bagdad et dans le sud de l'Irak, affirmant dénoncer des  «atteintes aux symboles religieux» après des critiques sans précédent  contre le leader chiite lors d'une manifestation et sur les réseaux  sociaux. 
«Nous sommes un seul clan et notre chef est Moqtada Sadr», scandait la  foule d'hommes, certains en habits traditionnels, qui a déferlé sur la  place Tahrir de Bagdad au milieu des manifestants antipouvoir. Depuis plusieurs jours, le leader chiite a retiré son soutien aux  protestataires qui dénoncent depuis le 1er octobre la corruption de la  classe politique et réclament son renouvellement. 
Moqtada Sadr a notamment réclamé sur Twitter la fin des manifestations  mixtes et accusé les protestataires de consommer alcool et drogues. Ses tweets ont provoqué la colère des manifestants, qui l'accusaient déjà  de les avoir trahis en soutenant le Premier ministre désigné Mohammed  Allawi. Les protestataires, eux, refusent celui qui a déjà été ministre deux fois  au sein du système qu'ils veulent mettre à bas. Vendredi, à Bagdad mais aussi à Bassora ou Najaf (sud), les sadristes ont  dit défiler pour défendre leur leader, ancien chef de milice, objet de  quolibets sur les réseaux sociaux et dénoncé la veille sur Tahrir par une  manifestation de centaines d'Irakiennes. 
«On refuse les saboteurs qui se glissent parmi les manifestants, cassent  le pacifisme du mouvement et insultent les prophètes et les symboles  religieux», affirme ainsi l'un d'eux sur Tahrir. Jeudi sur Twitter, Sadr avait prévenu que son mouvement ne resterait «pas  les bras croisés et silencieux face aux insultes contre la religion, la  morale et la patrie». 
Des affrontements ont récemment opposé les manifestants et les partisans  de Moqtada Sadr, les «casquettes bleues», faisant huit morts dans les rangs  des protestataires. M. Allawi a jusqu'au 2 mars pour soumettre la liste de ses ministres à un  vote de confiance du Parlement, qui n'a pas jusqu'ici annoncé de session  extraordinaire avant la fin des vacances parlementaires, devant  officiellement s'achever mi-mars. 
De nombreuses sources politiques assurent que les négociations n'avancent  pas, entre des partis décidés à conserver leurs postes au sein du cabinet  et une rue intransigeante qui poursuit son mouvement, pourtant déjà marqué  par près de 550 morts et 30.000 blessés selon un bilan officiel.