ONU-Yémen Malgré la guerre, plus de 138.000 migrants et réfugiés sont entrés au Yémen en 2019

Publié par DK NEWS le 15-02-2020, 16h06 | 6

Le voyage de l'Afrique vers  le Yémen reste la voie de migration maritime la plus fréquentée au monde,  selon l'ONU qui fait état de 138.000 migrants et réfugiés entrés dans ce  pays en 2019, en dépit de la guerre qui y sévit. 
En moyenne, 11.500 personnes ont embarqué chaque mois sur des navires  reliant la Corne de l’Afrique au Yémen en 2019, selon l’Organisation  internationale pour les migrations (OIM) citée dans un communiqué du bureau  du porte-parole de l'ONU. 
En comparaison, ce sont plus de 110.000 migrants et réfugiés qui ont  traversé la Méditerranée vers l’Europe au cours de la même période. C’est  la deuxième année consécutive que la route dite de l’Est enregistre plus de  traversées que la Méditerranée. En 2018, environ 150.000 personnes ont fait  le voyage. «Alors que les tragédies le long des routes méditerranéennes sont bien  connues, notre personnel témoigne quotidiennement des abus subis par les  jeunes de la Corne de l’Afrique aux mains des passeurs et des trafiquants  qui exploitent leurs espoirs d’une vie meilleure», a déclaré le directeur  régional de l’OIM pour la Corne de l’Afrique, Mohammed Abdiker. 
Selon l’Agence de l’ONU pour les migrations, près de 90 % des personnes  arrivées au Yémen en 2019 avaient l’intention de poursuivre leur voyage  vers le Royaume d’Arabie saoudite. Souvent originaires des régions rurales  d’Oromia, d’Amhara et du Tigré, plus de 90 % des personnes faisant le  voyage étaient des ressortissants éthiopiens. 
Non seulement la migration sur la route de l’Est n’a pas été réduite par  cinq années de conflit au Yémen, mais les migrants ne semblent pas être  découragés par les politiques d’immigration strictes des pays du Golfe pour  les sans-papiers. 
La plupart voyagent à la recherche d’opportunités économiques  inaccessibles chez eux, tandis que d’autres fuient l’insécurité, les  violations des droits de l’homme et les conditions de vie difficiles. Mais  la plupart ne sont pas conscients de la situation sécuritaire au Yémen, où  ils sont confrontés à de graves problèmes de protection, notamment des  combats actifs ou des abus tels que l’enlèvement, la torture contre rançon,  l’exploitation et la traite. Dans ces conditions, l’OIM rappelle que le mécanisme de protection le plus  efficace reste l’établissement de voies légales de migration, plaisant en  faveur de «la sécurité et la dignité des migrants».