Plan d'action du gouvernement : «Réanimer» l'éducation physique dans les écoles

Publié par DK NEWS le 15-02-2020, 17h48 | 9

Le président de la Fédération algérienne de  sport scolaire (FASS), Abdelhafid Izem, a regretté le fait que l'éducation  physique dans les écoles primaires a «beaucoup régressé pour devenir  inexistante», espérant que le Plan d'action du gouvernement, qui vise la  promotion du sport en milieux scolaire et universitaire, va la «réanimer». 
«C'est un constat amer qui est préjudiciable à la société, car les  activités physiques peuvent aider non seulement les enfants dans leur  développement, mais aussi l'institution éducative à lutter contre beaucoup  de fléaux, à l'image de la drogue et de la violence», a indiqué Izem à  l'APS, saluant la décision du gouvernement d'accorder plus d'importance à  l'éducation physique et sportive par «le renforcement du parc  infrastructurel et la mobilisation de ressources pédagogiques», notamment  au niveau des écoles primaires. 
Le plan d'action du gouvernement, adopté jeudi par l'Assemblée populaire  nationale (APN), s'inscrit, dans son volet sportif, dans le cadre de la  refonte de l'organisation des activités physiques et sportives. Il vise la  promotion d'«une véritable politique de détection et de formation des  jeunes talents sportifs, à travers les structures spécialisées créées à cet  effet (lycées sportifs, centres de préparation de l'élite et écoles  nationales), ainsi que le développement du sport professionnel qui  s'inscrit, également, dans la même dynamique des objectifs stratégiques du  plan d'action du gouvernement». 
Pour le président de la FASS, le fait que le plan d'action du gouvernement  vise la promotion du sport en milieux scolaire et universitaire, «dénote de  la bonne volonté de l'Etat de mettre en place une véritable politique de  détection et de formation de jeunes talents sportifs». «Tout repose sur la volonté politique de bien faire les choses, car le  premier palier de l'éducation, à savoir le scolaire, souffre énormément et  il est temps de le prendre en charge convenablement. A commencer par  inclure l'éducation physique dans les programmes, puis  chercher comment encadrer, aider et former les enseignants à ce niveau dont  le rôle est aussi important que celui dans les deux autres paliers (moyen  et secondaire)», a-t-il conseillé. «Actuellement, nous tournons avec plus de 300.000 licenciés dans les trois  paliers (primaire, moyen et secondaire), sur un total de plus de 9 millions  d'élèves dont plus de 4 millions seulement en primaire. Je trouve ce nombre  vraiment dérisoire pour un grand pays comme l'Algérie, d'autant plus qu'on  a les capacités de faire nettement mieux, si on arrive à mettre les  mécanismes qu'il faut», a expliqué le président de la fédération. 
 
Revoir à la baisse un programme d'étude «trop chargé»

Ce dernier a préconisé également d'organiser des compétitions dans les  écoles et même entre établissements scolaires. Et ajouter : «L'implication  des communes devrait être aussi obligatoire en mettant leurs  infrastructures sportives au service des écoliers». Le président de la FASS regrette également le manque d'infrastructures qui  reste le problème «majeur» au niveau des primaires et sont même devenues  impraticables, en plus de l'encadrement qui n'est pas «totalement assuré»  et un programme «trop chargé» pour les écoliers. 
«Autant de difficultés qui freinent la redynamisation de l'éducation  physique et sportive au niveau scolaire», a relevé Izem, également  secrétaire général du Comité olympique et sportif algérien. Selon les objectifs du plan d'action destiné à la mise en oeuvre du  programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la place et  la mission de l'éducation physique et sportive seront renforcées par «la  révision des rythmes d'études, le renforcement du parc infrastructurel et  la mobilisation de ressources pédagogiques, notamment au niveau du premier  palier qui constitue un véritable vivier pour l'émergence des jeunes  talents sportifs, garants du renouvellement de l'élite sportive nationale». 
L'autre problème qui freine une meilleure prise en charge de la pratique  sportive au niveau des écoles, est l'application non-optimale des multiples  conventions liant le ministère de l'Education nationale et celui de la  Jeunesse et des Sports, dans l'optique d'un développement «réel» du sport  dans les trois paliers, selon le patron de la FASS. 
«Les choses sont très complexes certes, mais tant que des solutions  existent et la volonté politique suit, le sport scolaire peut amorcer son  retour et avoir un meilleur avenir», a espéré Izem.