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Tunisie Fakhfakh annonce la composition de son futur gouvernement

Publié par DK NEWS le 16-02-2020, 15h42 | 4
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M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a été désigné après l'échec  d'un premier cabinet formé sous la houlette d'Ennahdha après les  législatives du 6 octobre, et largement rejeté par le Parlement. Parmi la liste de ministres annoncée samedi soir, plusieurs sont issus  d'Ennahdha, bien que ce parti ait annoncé un peu plus tôt dans la journée  qu'il se retirait du gouvernement. 
«La décision d'Ennahdha met le pays dans une situation difficile qui nous  oblige à étudier les possibilités juridiques et constitutionnelles», a  déclaré le Premier ministre désigné. 
«Nous avons décidé avec le président de la République de mettre à profit  ce qui reste des délais constitutionnels» pour chercher une issue, a-t-il  ajouté. M. Fakhfakh a été nommé le 20 janvier par le président Kais Saied pour  former dans un délai d'un mois un cabinet susceptible de convaincre la  majorité des députés. La liste présentée samedi compte une moitié de  personnalités présentées comme indépendantes, notamment chargée des  ministères régaliens. 
Ennahdha réclame la formation d'un gouvernement d'unité nationale incluant  le deuxième parti au Parlement, Qalb Tounès. «Ennahdha a décidé de ne pas participer ni de voter la confiance à un  gouvernement qui aurait été trop faible», a déclaré à la presse Abdelkarim  Harouni, président du conseil de la choura d'Ennahdha. A défaut de gouvernement d'ici le 15 mars, M. Saied aura la possibilité de  dissoudre le Parlement et de déclencher des élections anticipées,  organisées dans un délai de trois mois. Tant qu'un nouveau cabinet  n'obtient pas la confiance du Parlement, le gouvernement sortant continue à  gérer les affaires courantes. 
«Nous souhaitons éviter de nouvelles élections, mais nous n'avons pas peur  d'y aller, surtout avec une loi électorale améliorée», a assuré M.  Harouni.

Situation «difficile» après le retrait d'Ennahda du  gouvernement
La situation politique en Tunisie reste  «difficile» après le rejet par le parti Ennahda de la liste du futur  gouvernement dévoilée samedi soir par le Premier ministre Elyes Fakhfakh, à  l'issue de plusieurs semaines de consultations avec les groupes  parlementaires concernés. 
M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a été nommé le 20 janvier par  le président tunisien Kaïs Saïed, après l’échec d’un premier cabinet formé  sous la houlette d'Ennahda (majoritaire au Parlement avec 54 députés),  après les législatives d’octobre 2019, mais largement rejeté par le  Parlement. 
Elyes Fakhfakh avait un délai d’un mois pour former un cabinet susceptible  de convaincre la majorité des députés. La liste (31 membres), présentée  samedi soir, compte pour moitié des personnalités présentées comme  indépendantes, notamment chargée des ministères régaliens. Parmi les  portefeuilles qui devaient revenir à des membres d’Ennahda figurent la  santé, le transport ou encore l’enseignement supérieur. Cette liste a été rejetée par Ennahda avant l'annonce même de la  composition du futur cabinet, le parti réclamant la formation d’un  «gouvernement d’unité nationale» incluant le deuxième parti au Parlement,  Qalb Tounès, une formation libérale dirigée par le magnat des médias Nabil  Karoui, poursuivi pour fraude fiscale, mais celui-ci avait été écarté des  négociations.  
«Ennahda a décidé de ne pas participer ni de voter la confiance à un  gouvernement qui aurait été trop faible» (sans la participation de Qalb  Tounès), a déclaré Abdelkarim Harouni, président du conseil de la choura  d’Ennahda, l’organe consultatif du parti.  
De son côté, Qalb Tounes qui détient 38 sièges a, par le biais de son chef  Nabil Karoui, noté sur son compte officiel de Facebook, avoir décidé de  faire partie de l'opposition, faisant savoir qu'il (Karoui) a reçu une  invitation d'Elyes Fakhfakh à se réunir pour l'informer de la composition  gouvernementale, mais il l'a rejetée, a-t-il expliqué, «par respect pour le  parti, ses militants et électeurs».    Pour sa part, Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre (PDL, 17  députés), a également annoncé que son parti avait rejeté une invitation  similaire et que son parti n'est pas concerné par la participation au  pouvoir avant de confirmer, officiellement, que son bloc parlementaire ne  votera pas pour la nouvelle composition.  
 
Fakhfakh face à de nouvelles difficultés 
Dans une déclaration diffusée par la chaîne tunisienne nationale  «Al-Wataniya 1», M. Fakhfakh a déclaré que l'option du mouvement Ennahda,  de se retirer de la formation de son gouvernement et de ne pas lui accorder  le vote de confiance au Parlement, en raison de la non association du parti  Qalb Tounes, «met le pays face à une situation difficile qui nécessite un  examen minutieux des options constitutionnelles». «Nous avons décidé avec le président de la République de profiter de ce  qui reste de durée constitutionnelle» pour chercher une issue, a-t-il  ajouté, laissant entendre que la liste pourrait notamment être modifiée. Dans ce contexte, le président du conseil de la choura d’Ennahda, a  souligné que «M. Fakfakh peut encore négocier, mais il ne lui reste plus  beaucoup de jours», évoquant la possibilité, si Fakhfakh renonce à  présenter un cabinet, que le président Saeid désigne un nouveau chef du  gouvernement. 
A compter de la date de sa désignation (20 janvier), Elyes Fakhfakh aurait  un mois pour former son gouvernement et le faire passer au vote de  confiance au parlement, où il aura impérativement besoin d'une majorité  absolue, de 109 votes favorables (parmi les 217 possibles) pour espérer  être officiellement investi chef de gouvernement.    Dans le cas contraire, M. Saïed aura aussi la possibilité de dissoudre le  Parlement et de déclencher des élections anticipées, elles seraient alors  organisées dans un délai de trois mois. Tant qu’un nouveau cabinet  n’obtient pas la confiance du Parlement, le gouvernement sortant continuera  à gérer les affaires courantes. «Noussouhaitons éviter de nouvelles élections, mais nous n’avons pas peur  d’y aller, surtout avec une loi électorale améliorée», a assuré dans ce  sens, M. Harouni.  Un projet de loi contesté, visant à augmenter le seuil de représentativité  à 5 %, a été adopté vendredi en commission, ouvrant la voie à un vote sur  ce texte qui renforcerait l’emprise des gros partis, alors que le Parlement  actuel est morcelé en une vingtaine de formations. 

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