Les pays d’Afrique subsaharienne ainsi que d’autres pays à revenu faible et intermédiaire doivent s’employer à rendre leurs niveaux d’endettement public soutenables, ce qui passe par une amélioration indispensable de la transparence et de la gestion de la dette, a indiqué la Banque mondiale (BM) sur son site web.
L’explosion de la dette publique en Afrique subsaharienne, qui s’explique principalement par les défaillances des systèmes de gestion de l’endettement, mais aussi par le manque de transparence dans ce domaine, la médiocrité de la gestion macrobudgétaire, une dépendance accrue à l’égard de sources de financement plus coûteuses et risquées et une conjoncture défavorable, induit une vulnérabilité grandissante, ont expliqué les experts de la BM. Au 31 août 2019, 18 pays à faible revenu étaient en situation de surendettement ou exposés à de forts risques de surendettement, selon le cadre de soutenabilité de la dette de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. « Ce nombre, élevé, a progressé de 50 % depuis 2010. Par ailleurs, la structure de la dette publique a évolué, accentuant les vulnérabilités. Ainsi, la part de la dette libellée en devises a augmenté de 12 points de pourcentage depuis 2013 et ressort à 36 % du PIB en 2018», selon la BM. Ces experts ont relevé utelle situation expose certains pays subsahariens au risque d’un tarissement brutal des flux de capitaux, à l’instar de ce que l’on observe en général dans les économies émergentes. Dans son évaluation des politiques et des institutions en Afrique (CPIA), la Banque mondiale fait état d’un recul des indicateurs relatifs à la politique d’endettement en Afrique subsaharienne depuis 2014, signe d’une dégradation du système de gestion de la dette. Dans certains pays, comme la République du Congo, le Mozambique et le Togo, cette évolution se conjugue à de sérieux problèmes de transparence. Les cas récents de dettes cachées révèlent le manque de capacités des pays d’Afrique à notifier leurs niveaux d’endettement, instaurer des cadres juridiques efficaces et suivre leur dette publique, selon les experts. « De solides capacités de gestion peuvent améliorer la transparence de la dette, minimiser les risques de passif, atténuer les menaces liées à une rapide accumulation de l’endettement et renforcer la stabilité macroéconomique générale.