Alzheimer : des chercheurs suivent de près la protéine tau

Publié par DK NEWS le 17-02-2020, 15h11 | 9

La protéine tau pourrait être associée à la propagation de la neuro-dégénérescence dans le cerveau. Mais les recherches doivent se poursuivre pour en savoir plus.
Une équipe de l'Institut national de la santé (Inserm) vient de faire un pas de plus dans la recherche sur les taupathies, telles que la maladie d'Alzheimer. Même si le mécanisme reste encore à éclaircir, la protéine tau serait capable de sortir naturellement des neurones, propageant la maladie. Une découverte qui pourrait aider au diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer.
Cette protéine était considérée initialement comme une simple molécule de soutien des neurones, mais elle semble jouer un rôle et des fonctions très variés, d'après les chercheurs. Dans un premier temps, ils ont découvert qu'elle rentre dans le noyau des neurones et protège l'ADN des cellules. En continuant leurs études, les scientifiques ont constaté que la protéine tau pouvait également quitter les neurones naturellement, grâce à des microparticules appelées ectosomes.
D'autres travaux nécessaires 
«Ces ectosomes sont des vésicules qui se forment à partir de la membrane cellulaire. Cette dernière bourgeonne vers l'extérieur de la cellule et forme une sphère, incorporant du liquide et des protéines contenus dans la cellule. Il s'agit d'un phénomène tout à fait physiologique observé sur des cellules neuronales saines, explique Morvane Colin, co-auteur des travaux. Il se peut qu'il permette simplement de réguler la concentration interne en protéines tau.»
Il ne reste plus aux chercheurs qu'à répondre à plusieurs questions : ce passage est-il impliqué dans la propagation de la maladie ? La forme de la protéine tau responsable de la neuro-dégénérescence dans la maladie d'Alzheimer circule-t-elle de la même façon ? «Pour cela, de nombreux travaux, in vitro et in vivo, seront encore nécessaires. Il faudra notamment comparer le liquide céphalo-rachidien de personnes malades et celui de témoins. Cela permettra de savoir si cette approche peut aider au diagnostic précoce de la maladie», conclut Morvane Colin.