Le chanteur français d'origine néo-zélandaise Graeme Allwright, connu notamment pour avoir adapté de nombreuses chansons d'artistes folk américains en français, est décédé dimanche à 93 ans, dans la maison de retraite où il résidait depuis une année, en Seine-et-Marne (Ile de France), annoncent des médias.
Engagé pour la justice sociale, Graeme Allwright était un chanteur en marge du show business, qui refusait les plateaux de télévision. Né en Nouvelle-Zélande en 1926, il commence sa carrière comme acteur en Angleterre après la 2e guerre mondiale, avant de s'installer en France en 1948. Il n'entamera une carrière de chanteur qu'âgé de près de 40 ans, avec un premier disque en français, «Le trimardeur», sorti en 1965 adapté du «protest singer» Pete Seeger.
Son répertoire contestataire, antimilitariste et profondément humaniste résonne avec les aspirations de la jeunesse française de la fin des années 1960.
«Petites boîtes» (adaptation de Malvina Reynolds), «Jusqu'à la ceinture» (Pete Seeger), «Qui a tué Davy Moore?» (Bob Dylan), «Johnny (texte original) et surtout «Le jour de clarté» (Peter, Paul & Mary), son plus grand succès, deviennent des hymnes de mai 68. Dans les années 1970, il adaptera de nombreuses chansons du Canadien Leonard Cohen, dont «Suzanne». Il est aussi connu pour avoir écrit en 1968 la chanson de Noël pour enfant «Petit Garçon», version francophone de «Old Toy Trains» de Roger Miller, ou encore «Sacrée Bouteille» (d'après «Bottle of Wine» de Tom Paxton). Il alterne ensuite voyages et retours sur scène, où il continue à se produire jusqu'en 2015. En 2010, l'Académie Charles Cros lui décerne un «grand prix in honorem» pour l'ensemble de sa carrière.