Théâtre «Le musée» de Djibril Goudiaby, plaidoyer pour la conservation et la préservation du patrimoine culturel et artistique africain

Publié par DK NEWS le 17-02-2020, 16h57 | 10

Le musée «, du metteur en scène sénégalais  Djibril Goudiaby présenté au 2eme jour du festival international du théâtre  de Bejaia a résonné dimanche au Théâtre Abdelmalek Bouguermouh, comme un  strident plaidoyer en faveur de la préservation du patrimoine culturel et  artistique africain, soumis a un furieux trafic et ce dans une indifférence  totale, parfois coupable.

L’auteur de la pièce n’y va pas par quatre chemins pour tire tout le mal  
qu’ilen pense, tirer la sonnette d’alarme et fustiger le ½ laisser faire «  ambiant, et le drapage qui le caractérise sous couvert de la mondialisation  et de son corollaire, le libre négoce. Les conséquences, dira ût-il,  participe à la destruction des richesses du pays qui le subit mais plus  grave à la dépersonnalisation de ses populations. Il en illustre ainsi sa  perception des choses, en mettant en lumière les tracas d’un jeune diplômé  de son pays, parti faire des études poussées sur le patrimoine en Europe et  qui revient avec un projet en tête, celui d’ouvrir un musée d’une part pour  sauver et préserver les objets de valeur de son village et d’autre part,  pour contribuer à faire connaitre la profondeur de son histoire. Mais son  projet peine a accrocher. Et d’aucuns y compris au sein de sa famille, n’y  adhèrent pas, trouvant l’idée et l’entreprise aussi vaine que farfelue,  suscitant, du reste, une telle hostilité que certains proches, l'accusent  de commettre un sacrilège, n’ont pas hésité a échafauder un stratagème pour  l’en dissuader ou ½ l’arrêter dans sa folie «, pensant notamment soit à lui  bruler la structure ou tout bonnement à attenter à sa vie. 
En fait, derrière toute cette agressivité, voire une farouche animosité se  cache une peur de voir surgir des secrets anciens, dont la révélation est  de nature à nuire aux équilibres du village et donc de la communauté.  L’exemple le plus éloquent étant l’autre projet subsidiaire du héros, qui  s’est mis en tête de rapatrier la dépouille momifiée d’une de son  arrière-grand-mère prêtresse, de son état, localisée dans un musée  étranger. Sa déportation puis sa mort loin de chez elle durant la 2eme guerre  mondiale reste encore une intrigue et son rapatriement est jugé de nature à  en lever le voile et à menacer peut-être, des intérêts acquis mais sourds.  
La dame, connue aussi pour s’être rebellée contre le colonialisme, reste  encore très vénérée et souvent comparée par les villageois à la Vénus noire  de Namibie. Et c’est tout naturellement que sa réapparition même morte  effarouche et terrifie. Au bout d’un parcours du combattant fait de ténacité, d’audace, et de  persuasion, ½ Inké « arrive à convaincre ses compatriotes de l’utilité et  de la pertinence de son projet. Et la pièce se ferme sur un joyeux  happy-end, et il rçu plein d'offrandes pour son «musée». Une chronique  linéaire, dépouillée de toute parabole, mais qui en dit long sur un  phénomène, le vol d’objet historiques et patrimoniaux, qui n’épargne aucune  partie du monde sous développé.