Varices : comment en venir à bout ?

Publié par DK NEWS le 18-02-2020, 15h59 | 87

Varices : la consultation médicale est indispensable
La consultation d'un phlébologue ou d'un angiologue est indispensable pour évaluer les facteurs de risque (hérédité, antécédents, prise d'un traitement hormonal, consommation de tabac…), l'intensité de la gêne (esthétique, gonflements, douleur…). Selon la situation, il réalise des examens complémentaires (écho-doppler) afin d'orienter vers le traitement le mieux adapté. « Les varices, ça se développe. C'est pourquoi, mieux vaut réagir au moindre symptôme : lourdeurs des jambes, varicosités, explique le Dr Michèle Cazaubon, angiologue. Si la prise en charge n'est pas précoce, la maladie veineuse peut évoluer vers des complications plus graves : œdème, phlébite, hémorragie… »

Réagir vite pour éviter les complications
 «La maladie étant évolutive, de nouvelles varices peuvent apparaître après un traitement, précise le Dr Cazaubon. D'où l'importance de montrer ses veines régulièrement au médecin. Et de reprendre le traitement si besoin.» Certains facteurs aggravent la situation comme la prise de poids, les stations debout ou assise prolongées, la chaleur, le port de vêtements serrés… Si l'on est fragile, on peut dormir les jambes surélevées et porter des bas de contention…

Un traitement long contre les varicosités
Trois solutions peuvent être proposées selon qu'il s'agit de simples varicosités (ces petites marques bleutées) ou de véritables varices.
La micro-sclérose
Elle consiste à réaliser une micro-injection de produit sclérosant dans la varicosité, ce qui favorise sa disparition.
Le laser vasculaire cutané
Il agit par «photo-coagulation» et permet de traiter des varicosités de toutes tailles.
La scléro-thérapie
Cette méthode traite les veines saillantes qui font entre 5 et 6 mm Sous contrôle échographique, elle consiste à injecter de la mousse ou des produits liquides sclérosants pour fermer la veine dilatée.
Qu'il s'agisse de micro-sclérose, de scléro-thérapie ou de laser, l'acte s'effectue au cabinet, sans anesthésie. Le traitement nécessite en général plusieurs séances (2 à 8) de 15 à 30 minutes, espacées de trois semaines, sans entraîner d'arrêt de travail. Pas de soleil, le temps que les hématomes se résorbent, et on évite les longs voyages en avion dans la semaine qui suit la séance. 
La sclérose impose le port d'une contention par bas ou collant pendant au moins 48 heures. Il faut éviter toute activité sportive durant 48 heures, ainsi que le sauna ou le hammam. Le laser et la micro-sclérose des varicosités ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, seule la scléro-thérapie de varices est prise en charge.

Une intervention chirurgicale contre les varices importantes
Les varices sont des dilatations veineuses pouvant être plus ou moins importantes et plus ou moins nombreuses. « Chaque varice est unique. Il faut adapter le traitement à chaque patiente », souligne le Dr Ariel Toledano, médecin vasculaire. Deux types de techniques sont proposés, selon les cas.

Un «stripping»
Aussi appelé phlébectomie, il consiste à enlever la veine saphène qui parcourt toute la jambe depuis la cheville jusqu’au genou ou à l’aine, ainsi que les autres veines abîmées afférentes. Il s’effectue sous anesthésie générale ou péridurale, avec une hospitalisation d’un ou deux jours. Les petites veines qui se sont développées autour de la saphène sont retirées secondairement.
Prévoir un rendez-vous avec l’anesthésiste quinze jours avant l’opération. Même s’il est généralement possible de remarcher dès le lendemain, un arrêt de travail de dix à quinze jours est prescrit. Des picotements et hématomes peuvent apparaître transitoirement. Le sport, le soleil et l’avion sont proscrits pendant trois à quatre semaines pour éviter la pigmentation des hématomes ou le risque de phlébite. Le port de bas de contention est vivement recommandé pendant trois semaines. L’opération est prise en charge par la Sécurité sociale (mais des dépassements d’honoraires sont possibles).

La radiofréquence ou le laser endoveineux
Ces deux techniques permettent de détruire la veine par la chaleur. Le médecin réalise une anesthésie locale : il injecte un mélange de produit anesthésiant et de sérum physiologique pour endormir la veine et protéger les tissus avoisinants de la chaleur (jusqu’à 120 °C). Ensuite, sous guidage échographique, il introduit une sonde laser ou de radiofréquence dans la veine pour la chauffer sur la longueur souhaitée. Cette chaleur entraîne une occlusion de la veine : le sang ne passe plus, elle se retrouve bouchée. Ces techniques ne laissent pas de cicatrices.
La veille, le phlébologue pratique un marquage de la varice à l’aide d’un marqueur. L’intervention n’est pas douloureuse et dure une vingtaine de minutes. Le patient peut marcher et reprendre son travail dès le lendemain. Le soleil et l’avion sont interdits pendant une quinzaine de jours. Le port d’un bas ou d’un collant de contention est conseillé durant une semaine. Ces techniques ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. 
Pourtant, la Haute Autorité de santé (HAS) a donné son autorisation à l’usage de la radiofréquence comme traitement alternatif à la chirurgie en 2008. En revanche, le laser endoveineux n’a, pour l’instant, pas obtenu cette autorisation de la HAS, ce qui n’exclut pas son utilisation.