Dans un entretien accordé mardi à Sputnik en marge des travaux du club de discussion Valdaï qui se déroulent à Moscou (Russie), M. Chaath a indiqué qu'«il est impératif de discuter de l’annexion israélienne de territoires palestiniens, soutenue par les Etats-Unis, car c’est l’occupation israélienne qui constitue le problème», soutenant que cet «accord du siècle ne passera pas».
«Quoi qu’il arrive, les Palestiniens ne cesseront de s’opposer à l’accord du siècle. Nous tiendrons des élections après lesquelles la population et l’administration seront encore plus unies et nous continuerons d’insister sur le boycott d’Israël et des Etats-Unis. Somme toute, nous agirons dans le cadre du droit international, car c’est seulement ainsi que nous pourrons punir Israël pour sa politique agressive et en finir, par conséquent, définitivement avec l’accord du siècle», a poursuivi le responsable palestinien.
Evoquant le plan de boycott d’Israël et des Etats-Unis, le conseiller de Mahmoud Abbas a souligné que «s’ils entament la mise en £uvre de l’accord du siècle, nous n’aurons tout simplement pas d’autre choix. Tant que cela n’est pas arrivé, nous essayons de régler le problème par une voie diplomatique, sous la médiation d’organisations internationales, notamment des Nations unies et de la Ligue arabe». «Je tiens à souligner que notre principal instrument de lutte aujourd’hui n’est pas la violence, mais le droit international», a-t-il insisté.
Appel à des négociations au format du Quartet international
Par ailleurs, Nabil Chaath a positivement réagi à l’initiative du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pour organiser des négociations sur le règlement palestino-israélien au format du Quartet international pour le Proche-Orient.
«Nous trouvons très raisonnable cette initiative qui correspond en principe aux propositions formulées par Mahmoud Abbas à l’Onu», a-t-il ajouté.
Tout en rejetant le plan de paix israélo-américain, Mahmoud Abbas se déclare disposé à mener des négociations avec Israël sous l'égide du Quartet international, composé des Etats-Unis, de la Russie, de l'Union européenne et des Nations unies et mis en place afin de réaliser une médiation dans le processus de paix israélo-palestinien.
Quant à certains pays arabes qui ont participé d’une manière ou d’une autre à l’»accord du siècle», M. Chaath a relevé que «quoi qu’il en soit, les pays qui sont ouvertement intervenus contre le plan de Trump, en nous soutenant, sont de loin plus nombreux». Il a souligné que, sur fond de blocus israélien, la Ligue arabe accordait à la Palestine un soutien politique, diplomatique et financier. Donald Trump a dévoilé fin janvier son projet d’»accord du siècle» pour résoudre la crise entre Israéliens et Palestiniens. Celui-ci prévoit notamment le maintien d'El Qods occupée en tant que «capitale indivisible» d’Israël et la création de la future capitale palestinienne à l’est d'El Qods.
Dans le même temps, Israël devrait garder les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie. Le projet a été rejeté par le Président Mahmoud Abbas qui a en plus annoncé la rupture de «toutes les relations» avec Israël et les Etats-Unis.
Mahmoud Abbas et Angela Merkel discutent par téléphone de la résolution du conflit israélo-palestinien
Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé lundi l'Allemagne à se joindre au mécanisme international qu'il a proposé de mettre en place en vue de parrainer de nouvelles négociations entre la Palestine et Israël.
M. Abbas a tenu ces propos au cours d'une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, a rapporté l'agence de presse palestinienne WAFA. Il a exposé à Mme Merkel les raisons pour lesquelles les Palestiniens rejettent le plan de paix américain pour le Moyen-Orient, et lui a expliqué l'initiative alternative qu'il a présentée au Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette initiative consiste notamment à organiser une conférence de paix internationale visant à créer un nouveau mécanisme multilatéral. Selon l'agence de presse palestinienne, Mme Merkel a quant à elle déclaré que la position de son pays n'avait pas changé, et que l'Allemagne continuait à soutenir un processus de paix basé sur le principe d'une solution à deux Etats.
L'OLP appelle à la création d'une assemblée internationale pour mettre finà l'occupation israélienne
Une haute responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a appelé lundi à la création d'une assemblée internationale, fondée sur les droits et la justice, pour mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens. Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'OLP, a déclaré dans un communiqué de presse que la communauté internationale est invitée à créer une assemblée contre les puissances qui s'opposent au droit international et à une paix globale. «Une assemblée internationale peut être en mesure de présenter des alternatives et de faire face aux dangers qui menacent la paix», a-t-elle affirmé, ajoutant que «cette assemblée peut également mettre fin à l'occupation israélienne illégale».
Selon le communiqué, les remarques de Mme Achraoui ont été faites lors d'une réunion avec une délégation parlementaire britannique à Ramallah. «Les dirigeants et le peuple palestiniens ont totalement rejeté le plan de paix américain parce qu'il est injuste, partisan et viole le droit international ainsi que les droits légitimes des Palestiniens», a-t-elle indiqué à la délégation britannique. Les liens politiques entre l'Autorité palestinienne et les Etats-Unis ont été rompus après que le président américain Donald Trump a déclaré El Qods capitale d'Israël en 2017. Le 28 janvier, Donald Trump a annoncé le plan de paix américain pour le Moyen-Orient, connu sous le nom d'«Accord du Siècle», qui a été fermement rejeté par les Palestiniens.