Guinée La ville de Nzérékoré secouée par des violences meurtrières post-référendum

Publié par DK NEWS le 25-03-2020, 14h21 | 19

Plusieurs personnes ont été tuées ces jours  derniers à Nzérékoré, ville du sud de la Guinée en proie selon des  habitants à des violences intercommunautaires depuis le référendum  constitutionnel contesté de dimanche.
Le bilan des violences varie fortement selon les source: le gouverneur  parle de trois morts, un médecin et un responsable local de l'opposition  font état mardi de 15 tués. Des bilans qui ne peuvent être vérifiés immédiatement de sources  indépendantes. Nzérékoré est le théâtre d'affrontements depuis la tenue dimanche dans  toute la Guinée d'un référendum voulu par le pouvoir pour une nouvelle  Constitution.
Un couvre-feu a été instauré mardi matin, selon le gouverneur Mohamed  Ismaël Traoré. Après des mois de tensions qui avaient déjà coûté la vie à au moins 32  civils et un gendarme, le président Alpha Condé et son gouvernement ont  décidé de tenir le référendum constitutionnel dimanche et de passer outre  aux protestations de l'opposition, à la réprobation internationale et aux  soupçons sur la régularité des listes électorales.
Au moins 14 personnes ont été tuées dans les violences  entachant le vote à  travers le pays, selon un bilan de l'opposition. Les autorités parlent de  six morts, dont deux seraient dues à un "accident" et un problème de santé.
Les troubles à Nzérékoré alourdissent ce bilan. Un médecin a indiqué avoir dénombré à l'hôpital 15 corps, dont trois  transportés mardi matin, "méconnaissables". Un cadre local du collectif qui mène la contestation  contre le pouvoir a également évoqué ce chiffre.
"C'est faux il n'y a pas 15 corps, il n'y en a que trois à la morgue", a  dit le gouverneur. La Guinée est en proie depuis mi-octobre à des violences, des  manifestations massives ou des journées villes mortes contre le projet  prêté au président Alpha Condé, 82 ans, de chercher à se maintenir au  pouvoir.
Selon l'opposition, la nouvelle Constitution qu'il a soumise au référendum  est un stratagème pour briguer un troisième mandat fin 2020. Depuis octobre, les conséquences des violences donnent constamment lieu à  des versions très éloignées et très difficilement vérifiables de part et  d'autre.