Lutte contre le coronavirus Faut-il pister les Smartphones ?

Publié par DK NEWS le 25-03-2020, 15h54 | 4

Alors qu’elle est en pleine détresse sanitaire, que le nombre de décès est toujours dans une courbe ascendante, la France revit le débat sur les limites de l’utilisation par les autorités publiques des données personnelles  à travers u accès aux terminaux mobiles, particulièrement les Smartphones, pour avoir la bonne information et mieux agir pour contenir l’épidémie.

Des pays comme l’Italie ; l’Allemagne et l’Autriche ont trouvé le moyen de mobiliser ces données pour situer les points chauds de l’épidémie et suivre l’état de respect des mesures de confinement. D’autres comme la Pologne ont eu recours à une application dédiée que les citoyen doivent utiliser et pour certains, joindre un selfie pour prouver qu’ils sont bien confinés chez eux.  Plus fort encore, Taiwan utilise les téléphones portables pour localiser les individus contaminés et le  suivre à la trace pour retracer leurs éventuels contacts. Les autorités s’autorisent même à intervenir sur la personne si, au bout de 15 minutes, elle ne répond  pas au téléphone, avec possibilité  de lui infliger une amende allant jusqu’à plus de 30000 dollars. La Chine a, en plus du traçage du Smartphones,  introduit un code de santé, appelé QR Code, gradué par des couleurs en fonction de l’étai de santé (infecté ou non), sur lequel se base le dispositif de suivi pour détecter les personnes malades et suivre leur déplacement. Le tout étant relié à un parc gigantesque de caméras de vidéosurveillance, appuyées par des programmes d’intelligence artificielle pour, notamment,  la reconnaissance faciale.
En France, il y eut une première tentative il y a quelques jours de mettre dans la loi sur ‘état d’urgence sanitaire, une disposition pour obliger les opérateurs de télécommunications à ouvrir leurs base de données des usagers aux autorités. Une proposition d’amendement introduite par deux sénateurs, mais vite étouffée par le Sénat qui l’a retirée des débats.
Une récente sortie du patron d’Orage, leader de la téléphonie mobile a remis le sujet sur le tapis. Dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, il a révélé l’existence d’un projet commun avec l’INSERM, institut de recherche médicale, destiné à définir les moyens de mobiliser les données des usagers pour la lutte contre le coronavirus. Il a garanti l’anonymisation des données qui pourraient servir pour ‘’modéliser le suivi de la propagation’’ ainsi que pour mesurer le niveau de respect des mesures de confinement. Pour le député Eric Bothorel, du parti présidentiel,  ”aucun projet de ce type ne semble être à l'étude”  au niveau de l’exécutif, selon le site lesnumeriques.com qui le cite dans un papier daté du 24 mars. De son côté, l’association la Quadrature du Net,  qui défend les libertés sur le net,  a fait sortir un article pour rappeler que ce débat a déjà été vécu en 2015, à l’occasion de la loi sur la renseignement militaire ; le dispositif pour pister les usagers de smartphones existe pour la géolocalisation et il a été étendu en 2016 « au suivi en temps réel des données de connexion des personnes susceptibles d’être en lien avec une menace », souligne lesnumériques.com, avant d’ajouter cette précision de  l’association :  « Mais il est à noter que son utilisation n’est censée être tenue qu’à la lutte anti-terrorisme. » 
DKNews