Eurogroupe : Jusqu'à 240 milliards d'euros de crédit pour les pays en difficulté

Publié par Dknews le 05-04-2020, 12h49 | 1

Le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno, affirme qu'"une ligne de crédit pouvant aller jusqu'à 240 milliards d'euros va être activée et ouverte à tous les pays" par le biais du Mécanisme européen de stabilité (MES).

Cette somme correspond à 2% du PIB de la zone euro et elle est aussi la limite que pourraient atteindre les prêts par pays en fonction de leur PIB.

Dans cette interview publiée samedi par plusieurs journaux européens, avant une réunion par visioconférence mardi des ministres des Finances européens, le président de l'Eurogroupe précise que ces prêts ne devront pas ajouter à la "souffrance économique et sociale".

"Cela n'aurait aucun sens de lier une crise pandémique à un programme de privatisations ou à une réforme du marché du travail", juge-t-il.

Ce MES a été créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro pour aider les Etats rencontrant des problèmes de financement sur les marchés.

Les bénéficiaires doivent, théoriquement, mettre en œuvre en contrepartie des réformes, parfois douloureuses, comme ce fut le cas pour la Grèce.

"Il y aura une forme de con ditionnalité", a expliqué M. Centeno.

"Mais le MES est prêt à dissocier ses lignes de crédit de la logique de la crise de la dette souveraine", a-t-il poursuivi."L'idée est d'éviter toute stigmatisation envers les pays", a-t-il dit, appelant aussi à prendre en compte "cette souffrance économique et sociale qui n'en finit pas de monter".

Les ministres des pays de la zone euro (Eurogroupe) vont tenter mardi lors d'une réunion à laquelle sont aussi conviés les pays de l'UE qui n'en font pas partie de s'entendre sur des propositions économiques communes face à la pandémie de coronavirus.

Les dirigeants des 27 n'étaient pas parvenus à trouver un accord le 26 mars lors d'un sommet par visioconférence, qui avait révélé de profondes divisions entre pays du Sud, endettés et très touchés par le virus, et pays du Nord, hostiles à une mutualisation des dettes.