Une genéalogie des tremblements de terre Pourquoi pas ?

Publié par O. Larbi le 14-06-2014, 20h01 | 226

Bien sûr le séisme de 1980 à El-Asnam est un repère que le vécu collectif a fixé dans les mémoires ; celui de Zemmouri et Boumerdès a eu un retentissement mondial et la solidarité internationale s’est très rapidement manifestée.

Le professeur Hamou Djelit, directeur de recherche au CRAAG, connaît parfaitement son sujet mais déplore que l’histoire ou plutôt la généalogie des tremblements de terre en Algérie ne soit pas connue et recensée.Melle Tassadit Laceb est une de ses élèves, elle est en charge de rechercher dans tous les documents la moindre datation d’événements de ce type en remontant le plus loin possible dans le temps dans une sorte de quête archéogéologique.

Si l’on sait que la zone méditerranéenne dont fait partie l’Algérie connaît  un rapprochement de la plaque africaine en direction de l’Europe de 8 millimètres par an « ce qui n’est pas perceptible par l’homme, mais qui au fil du temps, en millions d’années, est un événement majeur, dans la vie de la terre. Il faut savoir, par exemple, que l’Inde fait partie de la plaque africaine mais qu’elle s’en est détachée et a migré vers l’Asie».

Au quaternaire, le plissement alpin a affecté toutes les régions euro-méditerranéennes et asiatiques : les Alpes, les montagnes de Turquie et de Grèce, de la péninsule ibérique, du Tell et de l’Atlas, ainsi que l’Himalaya sont apparues à la surface de la terre, au tertiaire et au quaternaire des ères géologiques de plusieurs centaines de milliers d’années.

Le travail de recherche de Melle Laceb sous la direction du professeur Djelit permettra de connaître l’histoire des zones sismiques algériennes et notamment celles d’Alger et de ses environs Blida, Chenoua, Chlef et Boumerdès.

Plus largement, le travail des géologues est aussi de mesurer, pour les autorités responsables, des cartes de sismicité et des probabilités de dégâts humains et matériels, les dispositifs à mettre en place en matière de prévisions, de sensibilisation, de conduite à tenir en cas de séisme, et ce, sur tous les équipements collectifs (routes, ponts, conduites d’électricité et de gaz, etc.).
La carte sismique participe de l’aménagement du territoire.