2 à 3 séismes par jour : Le nord du pays subit 90 secousses telluriques par mois

Publié par R. Rachedi le 14-06-2014, 20h02 | 39

L’Algérie enregistre chaque jour entre 2 à 3 secousses telluriques de magnitude inférieure à 3,2 degrés sur l'échelle de Richter. A cette faible magnitude, seuls les sismographes (instruments de mesures sismiques) sont en mesure de détecter ces secousses imperceptibles pour l’homme. «Au total, ce n’est pas moins de 90 secousses qui sont enregistrées chaque mois par le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géologie (CRAAG) de Bouzaréah, à travers l’ensemble de la bande nord du pays», a indiqué hier le Pr Djelit.

D’après l’intervenant, cette intense activité sismique est due à l’emplacement de l’Algérie, située à l’extrême nord du continent africain, mais aussi, au rapprochement de la plaque septentrionale (plaques européennes) et méridionale (plaques africaine et arabique). Rapprochement est de l’ordre de 8 millimètres par an. 

Par ailleurs, interrogé sur les risques sismiques liés à l’éventuelle exploitation en Algérie des énergies non conventionnelles (gaz de schiste), Le Pr Djalit, affirma qu’il n’y avait aucun risque sismique potentiel quant à l’extraction du gaz de schiste dans les zones supposées abriter des forages à savoir le Hoggar dans le Sud et la région de Tindouf à l’Ouest. Dans ce sens, l’expert a plaidé pour une exploitation intelligente qui tient compte des risques et des avantages  liés à l’exploitation de ce gaz.

Dans le même contexte et suite au séisme de Boumerdès du 21 mai 2003 (M 6.8), des experts japonais et algériens de la Japan international cooperation agency (JICA) et du Centre national de recherche appliquée en génie parasismiques (CGS) ont mené une étude qui a concerné 34 communes (soit 225 K2) de la wilaya d’Alger. 

Cette étude a révélé l’existence de six failles potentielles localisées autour d’Alger dont deux (Khair Eddine et Zemmouri), les plus sévères, représentent un risque sismique très élevé. C’est d’ailleurs ce risque qui a poussé l’Algérie à exclure l’idée d’exploiter le gaz de schiste dans le nord du pays et à se pencher sur son exploitation dans le Sud et le Sud-Ouest, qui d’après les géologues sont asismiques.