MÉDÉA Forte réapparition des vendeurs occasionnels dans le marché principal de fruits et légumes

Publié par DK NEWS le 25-05-2020, 17h05 | 15

Les vendeurs occasionnels (illicites) ont réapparus, avec force, au cours des derniers jours, au niveau du principal marché de fruits et légumes de Médéa, après une éclipse, au début du confinement, qui a durée quelques temps seulement, avant que ces derniers décident de squatter, à nouveau, les artères de ce marché, a-t-on constaté.

Les mesures barrières prises, durant la période du confinement partiel, imposé depuis maintenant près de deux mois, et tendant à garantir une meilleure organisation de cet espace commercial qui accueil quotidiennement des milliers de personnes, n’ont pas pu dissuader les dizaines de vendeurs occasionnels habitués des lieux. Ces vendeurs occasionnels, dont certains font commerce, à longueur d’année, au sein de ce marché, construits à la fin du 19e siècle, et réaménagés, en partie, début 2000, alors que d’autres viennent gagner quelques dinars pour aider leurs familles, n’ont d’autre choix, selon eux, que de "braver" l’interdiction de vendre sur le trottoir, de prendre le risque de "chopper" le virus et de s’exposer aux poursuites judiciaires pour vente illicit e et squatte d’espace public, expliquent-ils. Ils appartiennent à toutes les catégories d’âge, le septuagénaire côtois le jeune, le quinquagénaire qui partage les quelques centimètres carrés avec un enfant de douze ou quatorze ans, le vieux enturbanné avec le jeune au style décontracté, tous en ceci de commun, se procurer de quoi faire nourrir leur enfants ou parents, dit Djamel, un vendeur de "diouls", qui ne rate aucun ramadan, sous aucun prétexte. "Les quelques dinars que je parviens à ramasser, durant cette longue et pénible journée, me permettent d’acheter de la nourriture et faire face à d’autres dépenses, même s’il n’est pas évident de gagner suffisamment d’argent pour réaliser des achats autres que les produits alimentaires de base", fait-il observer. Hadj Ahmed, un septuagénaire, qui réside à la périphérie du centre-ville de Médéa, se déplace chaque jour, et de bon matin, au marché de la ville pour prendre possession du lieu qu’il occupe depuis plusieurs mois. Le plus important, pour lui, c’est de "ramener quoi manger à ma femme et mes quatre filles, d’éviter de tendre la main aux gens. Je préfère venir, vendre quelques bouquets de persils, de coriandre, de céleris et de mente au lieu de rester chez-moi, sans avoir rien à offrir à ma famille", ajoute hadj Ahmed. Beaucoup, comme lui, viennent s’exposer à un risque de contamination par le coronavirus, car ne disposant, pour certains, d’aucune ressource financière, tandis que pour d’autres, le salaire perçu suffit à peine pour couvrir les frais d’une semaine, alors "la pandémie du covid-19 a poussé d’autres pères de familles à venir tenter leur chance au marché de la ville qui reste, aux yeux de beaucoup de personnes dans la précarité, l’unique endroit où on peut gagner quelques sous", note avec amertume Hassan, à la quarantaine, qui a perdu son emploi temporaire de cafetier et se démène, comme il peut, pour subvenir aux besoins de sa petite famille. "Ces petits métiers, outre le fait qu’ils sont de nature provisoire et beaucoup moins rentable qu’un emploi fixe, vous mettent constamment face aux autorités, que ce soit les agents de la commune, du commerce ou les force de l’ordre, et vous devez, à chaque situation, trouver le meilleur prétexte pour éviter la sanction ou la saisie de votre marchandise", résume khaled, travailleur journalier, contraint, voici un mois et demi, à venir grossir les rangs de vendeurs occasionnels qui ont envahi les artères et les ruelles adjacentes au marché de la ville. "On est obligé de jouer +au chat et la souris+ avec tous ces gens qui représentent l’autorité, dès qu’on est chassé d’un e ndroit on se mit, aussitôt, à chercher un endroit moins exposé, confie à son tour Salim qui porte à la main une boite de levure chimique en sachet, qu’il s’est procuré auprès ailleurs et revend, ici, avec une marge de 5 DA dinars par unité.

Les autorités promettent de reprendre le contrôle

Les tentatives d’imposer une certaine organisation, tant à l’intérieur qu’aux abords de ce marché, l’unique structure du genre dans la ville de Médéa, qui compte près de deux cent mille habitants, ont eu un effet limité, eu égard à ce retour en force des vendeurs, occasionnels, poussés à venir cherchez dans ce lieu ce qu’ils n’ont pu trouver ailleurs. Pour les autorités locales, il s’agit d’un phénomène qui a "tendance à réapparaitre, les jours de fin de semaine, profitant de l’absence" des agents communaux et des forces de maintien de l’ordre, a indiqué le P/APC de Médéa, Ahmed Yekhlef. Les vendeurs occasionnels ont profité, selon cet élu, de l’absence des forces de l’ordre, le vendredi et samedi, pour se réapproprier les accès au marché, assurant que la situation "sera sous contrôle", dès le retour en service de l’effectif de policier affecté au niveau de ce marché et la reprise des opérations de contrôle des agents du bureau hygiène communal. Il admis que la mission n’est pas facile, eu égard à la situation financière de beaucoup de familles qui vivent de petits métiers, "mais l’intérêt de tous, a-t-il fait savoir, réside dans le respect des mesures de lutte contre le covid-19". Il n’est nullement question, a-t-il expliqué, de "laisser piétiner ces mesures, notamment le port de bavettes ou de masques de protection dans des endroits pareil, précisant que les services de contrôle mixte n’hésiteront pas à saisir toute marchandise ou produit proposé à la vente dans la rue".