Monde

étude 60% des populations de 8 pays africains redoutent un impact économique négatif

Publié par DK NEWS le 03-06-2020, 16h01 | 4
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Réalisé par le cabinet international Deloitte, l'institut de sondage OpinionWay et l’agence conseil 35 Nord, ce premier sondage effectué en Afrique sur la perception de la pandémie de Covid-19 a concerné des populations d'Algérie, d'Afrique du Sud, d'Egypte, d'Ethiopie, de la Côte d’Ivoire, du Maroc, de la République Démocratique du Congo et du Nigeria. 
Intitulée "L'opinion publique africaine face à la crise du Covid-19", cette étude, dont un résumé a été transmis à l'APS, a mis en évidence une "forte" inquiétude quant aux conséquences économiques et sociales de la pandémie". 
L'étude a souligné que 60% des personnes sondées des 8 huit pays africains cités ont affirmé que la situation économique de leurs pays a llait se dégrader à cause de la crise sanitaire, contre seulement 28% qui s'attendent à une amélioration, tandis que 12% ont considéré qu’elle n'allait pas changer. 
Toutes les populations interrogées ont exprimé également une "vive" inquiétude concernant la propagation du Covid 19, avec 8 personnes sur 10 qui se disaient inquiets, soit 81% du total. 
Ce niveau d’inquiétude est légèrement inférieur à celui observé en France (88%) et en Italie (76%), des pays plus durement touchés par le virus, observent les auteurs de l'enquête. 
Dans tous les pays interrogés, l’Ethiopie s'est distinguée par un "pessimisme particulièrement élevé" (82%), proche ce celui observés en Europe. 
L’Egypte est le seul pays où l’optimisme domine : 44% de la population sondée pensent que la situation "va s’améliorer" contre 28% qui croient qu'elle "va se dégrader" et 28% qui pensent qu'elle "ne va pas changer". 
La majorité des personnes sollicitées anticipent également une dégradation de la situation de leur entreprise ou de leur situation professionnelle (53%) contre 22% pour "elle va s’améliorer" et 25% pour "elle ne va pas changer". 
Les Africains interrogés redoutent aussi une dégradation de leurs situations financières personnelles (54% pour "elle va se dégrader" contre 22% pour "elle va s’améliorer" et 24% po ur "elle ne va pas changer"). 
En Algérie, une majorité relative de la population interrogée prévoit une situation économique inchangée (45%) après la pandémie, contre 43% qui s'attendent à une détérioration et 12% qui espèrent à une amélioration, selon l'étude. 

Des mesures de riposte largement approuvées
S'agissant des mesures gouvernementales prises dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, elles sont largement approuvées dans tous les pays sondés. 
Le confinement de la population à domicile a remporté l’adhésion de plus de 8 personnes sur 10 dans tous pays confondus, soit 82% contre 18%. 
L’ensemble des gestes barrières et mesures de précaution sont majoritairement soutenues (plus des trois quarts sondés). 
Il en ressort en outre que la majorité des personnes interrogées ont accordé leur confiance au gouvernement en tant que "source d’information fiable sur la situation sanitaire" (77%). 
Ce crédit confiance s'est révélé particulièrement élevé en Ethiopie (95 %) alors qu’il est plus au moins mitigé au Nigeria (53%). 
Idem pour la confiance placée dans le gouvernement pour limiter les effets de l’épidémie, qui est majoritaire dans tous les pays testés et s’élevant en moyenne à 81%, dont 52% des personnes sondées ont "tout à fait confiance" contre 19% qui n 'ont "pas confiance". 
Les pays d’Afrique subsaharienne, tributaires des importations en denrées alimentaires, ont exprimé une "vive" inquiétude face au risque de manquer de certains aliments dans les semaines qui viennent. 
Ainsi, 82% des personnes interrogées en Afrique du Sud ont jugé ce risque "important", dont 56% l'ont qualifié de "très important", à l'exemple du Nigeria (78%), de la Côte d’Ivoire (63%) et de la République Démocratique du Congo (59%). 
Cette préoccupation de court terme est moins forte dans les pays du Maghreb, mais elle est majoritaire en Egypte (51%). 
Dans tous les pays où l’étude a été menée, la crainte d’une augmentation de la pauvreté en Afrique en 2020 a été également exprimée par plus 8 personnes sur 10 (84%). 

Une résilience africaine remarquable
Dans une déclaration à l'APS, le responsable du département Afrique chez Deloitte Brice Chasles, a fait remarquer que "l’inquiétude sur la situation économique en Afrique est inférieure à celle évaluée en France ou en Italie. 
Cela témoigne d’un sens des responsabilités et d’une résilience africaine remarquables alimentées notamment par la réactivité de nombreux gouvernements africains qui ont su rapidement mettre en place des plans de soutien aux économies et d’accompagnement soci al des populations". 
Selon M. Chasles, ces plans ont donné une priorité à la préservation des emplois avec des mécanismes de soutien direct aux entreprises (y compris TPE), aux filières économiques les plus touchées, au secteur informel ainsi qu’auprès des populations les plus vulnérables avec des distributions d'aides ciblées. 
"Dans cette crise, l’Afrique a démontré son intelligence collective dans la coopération et la mobilisation de l’ensemble des acteurs et des ressources (publiques, privées, régulateurs, bailleurs de fonds, diaspora) avec une place importante accordée à l’innovation digitale pour favoriser l’inclusion financière et sociale", a tenu à souligner le responsable de Deloitte. 
De son coté, Philippe Perdrix, associé chez l'agence 35 Nord, a estimé que "les gouvernements africains ont bénéficié des taux de confiance les plus élevés et ont été très actifs en termes de communication aussi bien vers leurs partenaires internationaux qu’auprès des populations". 

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