Télécoms Amnesty met en garde contre des applications de traçage

Publié par DK NEWS le 17-06-2020, 16h58 | 4

De nombreux pays se sont tournés vers les technologies mobiles pour suivre les déplacements des personnes et de celles avec lesquelles elles entrent en contact, permettant aux autorités de tracer les chaînes de contamination au Covid-19. 
"Bahreïn, le Koweït et la Norvège ont fait peu de cas de la vie privée des personnes, avec des outils de surveillance très invasifs qui vont bien au-delà de ce qui est justifié pour lutter contre le Covid-19", a déclaré dans un communiqué Claudio Guarnieri, responsable du "Security Lab" d'Amnesty International. 
Une analyse technique détaillée de 11 applications a démontré selon l'ONG, que celles mises en place par ces trois pays permettent de "suivre en direct ou en quasi direct les déplacements des utilisateurs", les coordonnées GPS étant fréquemment téléchargées par une base de données gouvernementale en temps réel, "ce qui n'est probablement ni nécessaire, ni proportionné". Des applications moins invasives utilisent les connexions Bluetooth pour détecter les interactions des utilisateurs infectés par la maladie. 
Les autorités norvégiennes ont déclaré lundi qu'elles allaient suspendre leur application "Smittestopp" (Stop aux infections), après que l'organisme national de protection des données, Datatilsynet, a décidé d'interdire à l'Institut norvégien de la santé publique d'utiliser les informations obtenues via cet outil. 
"Nous appelons aussi les gouvernements bahreïni et koweïtien à cesser immédiatement l'utilisation de ces applications sous leur forme actuelle", a écrit Claudio Guarnieri. 
Les Etats arabes du Golfe, riverains de l'Iran, le pays le plus touché du Moyen-Orient par le Covid-19, ont mis en place des mesures très strictes de confinement voire de contrôle des déplacements pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus sur leurs territoires respectifs. 
Fin mai, une faille de sécurité dans l'application qatarie de traçage des personnes infectées a été révélée et dénoncée par Amnesty International car elle exposait les données personnelles de plus d'un million d'utilisateurs aux cyberattaques. 
Le défaut dans le code de cette application, dont l'utilisation est obligatoire, a été corrigé à la suite du signalement de l'ONG.