Monde

Troubles à Bamako Keïta annonce l'ouverture d'une enquête après la mort d'un manifestant

Publié par DK NEWS le 11-07-2020, 17h49 | 14
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Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé l’ouverture d’une enquête après la manifestation de vendredi à Bamako qui a dégénéré faisant un mort et 20 blessés, tout en affirmant sa volonté de poursuivre le dialogue et "d’apaiser la situation", ont rapporté les médias. 
Le chef de l’Etat a annoncé l’ouverture d’une "enquête" pour établir "le bilan et les circonstances exactes des pertes humaines et matérielles", dans un message diffusé dans la nuit. 
Il a avancé qu’il entendait "assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions", et ce "sans faiblesse aucune", tout en affirmant sa "volonté de poursuivre le dialogue" et "d’apaiser la situation". 
La capitale malienne affichait samedi les stigmates de violences au lendemain d'émeutes considérées comme les plus graves depuis des années, avec des barricades calcinées et des rues jonchées de pierres, lors d'une nouvelle manifestation contre le président Keïta qui a dégénéré, avec un bilan d'au moins un mort et 20 blessés et des attaques d'édifices publics, dont l'Assemblée nationale et le siège de la TV na tionale. 
"Nous avons enregistré 20 blessés (et) un mort à la morgue", a déclaré le Dr Yamadou Diallo, en service aux urgences de l'hôpital Gabriel-Touré, dans la capitale. 
Le décès a été confirmé par un responsable de la Primature. 
Mais le chef de l'Etat a lui-même signifié que le bilan humain et matériel des évènements restait à établir. 
Les tensions sont brutalement montées pour ce troisième grand rassemblement organisé en deux mois dans la capitale malienne. 
A l'origine de cette mobilisation : la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d'hommes politiques et de la société civile. 
Deux des principaux chefs de file de la contestation, Issa Kaou Djim et Clément Dembélé, ont été interpellés, a rapporté le mouvement, dont certains leaders ont explicitement donné le signal de la "désobéissance civile" vendredi après-midi après le rassemblement de milliers de personnes, place de l'Indépendance, dans le centre de Bamako. 
Les manifestants contestent la "dégradation sécuritaire et l'incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l'Etat, ou encore le discrédit répandu d'institutions suspectes de corruption". 
Lors de la manifestation de vendredi, des foules d'hommes ont attaqué l'Assemblée nationale, saccageant et p illant les bureaux. 
Ils s'en sont pris aussi au siège de la télévision nationale, autre symbole du pouvoir, qui a interrompu ses programmes. 
La télévision nationale a depuis recommencé à émettre. 
Des dizaines d'hommes des forces de sécurité se trouvaient dans sa cour samedi matin. L'Assemblée a également été évacuée de tout manifestant dans la matinée. Occupés jusque tard dans la nuit, deux des trois ponts reliant les deux parties de la capitale par dessus le fleuve Niger, axes cruciaux de circulation, ont été libérés. 
Le président Keïta a tenté mercredi soir un nouveau geste d'apaisement, ouvrant la voie à un réexamen de l'inversion par la Cour constitutionnelle des résultats d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l'actuelle crise politique. 
Il a laissé entendre qu'une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui aurait profité selon les médias à une dizaine de membres de sa majorité, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement. 
Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de "collusion avec le pouv oir". 
Selon les médias, la coalition, dont la principale figure est l'imam Mahmoud Dicko, réputé très influent, mène cette fronde contre le président soutenu par la communauté internationale dans sa lutte antiterroriste depuis sa première élection en 2013. 
Cette contestation fait craindre aux partenaires du Mali un renforcement de la déstabilisation d'un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques terroristes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires. 

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