Coronavirus et diabète une étude identifie le profil des diabétiques à risque

Publié par DK NEWS le 11-07-2020, 18h24 | 139

Le coronavirus est plus agressif chez individus "fragiles", à savoir : personnes souffrant de maladies chroniques, personnes en situation d'immunodépression, personnes de plus de 65 ans. On sait depuis le début de l'épidémie Covid-A19 que le diabète est l'un des facteurs aggravants. Mais ce qu'on ne savait pas, c'est que tous les diabétiques ne sont pas tous autant à risque de développer des formes sévères. Une étude publiée ce 29 mai dans la revue médicale Diabetologia apporte des précisions.
Les diabétiques âgés avec complications plus à risque
Cette étude, relayée par l'AFP, a passé en revue les caractéristiques de 1 317 diabétiques ayant souffert d'une forme grave de Covid et admis à l'hôpital en France entre le 10 et le 31 mars. Objectif : établir une photographie plus précise du patient diabétique à risque.
Résultats ? Les diabétiques les plus à risque face au SARS-CoV-2 sont ceux qui sont âgés, souffrent de diabète de type 2, forme la plus fréquente de la maladie, avec complications (cardiaques, rénales, rétiniennes) et qui sont en surpoids. A l'inverse, l'étude révèle qu'il y a très peu de patients diabétiques de type 1 parmi les formes sévères de Covid (seulement 3% des cas).
Quant aux facteurs de risques de décès, il s'agit en premier lieu l'âge : les diabétiques de plus de 75 ans ont 14 fois plus de risque de décéder après sept jours d'hospitalisation que ceux qui ont moins de 55 ans. Ceux qui souffrent de complications liées au diabète (atteintes de la rétine, des reins, atteintes cardiovasculaires) ont également plus de chance de mourir de la Covid-19.
Le principal enseignement de l'étude est qu'il faudrait "personnaliser les messages de prévention vis à vis des diabétiques à l'heure du déconfinement", en ciblant ceux âgés et souffrant de complications, commente à l'AFP, l'endocrinologue Bertrand Cariou qui a co-dirigé ce travail.
1/3 des patients décédés du Covid-19 sont diabétiques
Selon le dernier bulletin épidémiologique Covid-19 de Santé publique France (7 mai), les patients admis en réanimation pour Covid-19 ont dans 80% des cas des comorbidités. Et parmi les décès, 84% présentent au moins une comorbidité : les plus fréquemment rapportées sont à cette date l’hypertension artérielle (37%), une pathologie cardiaque (31%), le diabète (31%), un surpoids ou une obésité (27%), dont une obésité morbide pour 7% des cas, et une pathologie pulmonaire (23%).
"Le diabète est l’une des situations à risque d’infection sévère à COVID-19", explique le Pr Ronan Roussel, diabétologue à l’hôpital Bichat. "Selon les premières études chinoises, il multiplierait par 2 à 4 le risque de décès lié à cette infection et les patients sont nombreux à s’interroger sur leur risque personnel".
Diabète et coronavirus : les signes d'aggravation
Le coronavirus Covid-19 se caractérise par des symptômes variés qui apparaissent environ 14 jours après la contamination par une fièvre (ou une sensation de fièvre), des maux de gorge et d'autres symptômes non spécifiques (perte d'odorat, diarrhées, maux de tête...) et difficultés respiratoires (toux, essoufflement).
La Fédération Française des Diabétiques (FFD) rappelle depuis le début de l'épidémie que les personnes souffrant de diabète (type 1 ou type 2) sont plus sensibles au coronavirus Covid-19 : "l’élévation permanente de la glycémie peut altérer le système immunitaire et vous rendre plus vulnérable aux maladies infectieuses et à leurs complications". En outre, "les infections peuvent également déséquilibrer vos glycémies et/ou aggraver certaines complications du diabète déjà présentes".
Diabète mal équilibré = évolution vers des formes graves de Covid-19. La Haute autorité de santé (HAS), en lien avec la FFD, publie ce 7 mai des recommandations pour les personnes diabétiques. Elle incite les patients dont la maladie n’est pas équilibrée ou qui présenteraient des complications, à suivre les recommandations visant à se protéger vis-à-vis du virus (gestes barrière, distance physique, port du masque). Et d'être vigilant en cas de signe physique de déstabilisation du diabète :augmentation des urines, soif, perte de poids.
Elle incite également à appeler son médecin (ou le SAMU) face à des symptômes d’aggravation : fièvre, toux, fatigue, perte de goût et d’odorat, diarrhée, douleurs thoraciques, etc.
Je suis diabétique : comment me protéger contre le coronavirus ?
La Fédération Française des Diabétiques (FFD) rappelle les "gestes-barrière" recommandés par les autorités sanitaires : ne pas serrer la main, ne pas faire la bise, se laver les mains régulièrement (à l'eau et au savon, ou avec du gel hydroalcoolique), tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir, porter un masque.
Un conseil plus spécifique à destination des diabétiques : "en cas de fièvre, surveillez bien vos glycémies, la fièvre (peu importe la cause) est un facteur de déstabilisation du diabète".
Poursuivre son traitement, surveiller sa glycémie
Pour les patients dont la glycémie est équilibrée et sans complication, la HAS rappelle dans un document d'information à destination des diabétiques (publié le 7 mai) qu’il est primordial de poursuivre son traitement et leur implication dans leur propre prise en charge. "La priorité de chaque patient est de maintenir l’équilibre de sa glycémie (taux de sucre dans le sang) en période d’épidémie comme en dehors, en suivant son traitement de manière régulière et en ne relâchant pas le contrôle de cette glycémie. Il faut également ne pas relâcher le contrôle de la cétonurie pour ceux qui sont traités par insuline et surtout ne jamais interrompre son traitement par injection d’insuline lente par pompe à insuline), recommande la HAS.
Maintenir un lien avec les professionnels de santé. "Faire le point avec ses médecins (médecins traitants ou spécialistes) permettra de maintenir ou reporter les différentes consultations ou soins nécessaires suivant leur degré d’urgence", rappelle la Haute autorité de Santé dans un avis du 7 mai. Il est à noter que des consultations sont possibles en présentiel ou à distance. Des centres d’urgence spécialisés sont accessibles, en particulier pour les plaies des pieds pour lesquels un retard de soins peut conduire à de graves complications. "De façon générale, le patient ne doit pas hésiter à demander l’aide de professionnels (médecin ou infirmier habituel, pharmacien, psychologue, etc.) ou des associations, pour être soutenu en cas de difficultés, notamment d’ordre psychologique ou pratique (par exemple pour l’utilisation des bandelettes, la disponibilité des médicaments et produits)".
Les conseils hygiéno-diététiques 
Etre diabétique, c'est aussi respecter des règles hygiéno-diététiques. Celles-ci doivent être poursuivies en cette période épidémique. Comme en période normale, il est donc conseillé – dans la mesure du possible – de :
Garder une alimentation équilibrée : ajuster sa consommation de glucides, limiter les graisses saturées et l’alcool 
Maintenir son poids et conserver une activité physique