Plan de relance économique : L’ONPLC propose la révision du code des marchés publics

Publié par Dknews le 21-07-2020, 17h11 | 10

L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) a proposé, dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption qui sera prochainement soumise aux pouvoirs publics, la révision du code de marchés publics et des délégations de service public en vue de mettre en œuvre le plan de relance économique, a déclaré lundi M.Chaalal Moulay Elarbi, chef de la Division de la coordination et de la coopération internationale à l’ONPLC.

"La relance économique nécessite un nombre d'éléments pour sa mise en œuvre.A cet égard, nous appelons dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption à la révision du code de marchés publics et des délégations de service public, que nous considérons comme une priorité absolue", a indiqué M. Elarbi sur les ondes de la Radio nationale. Selon le même responsable, l'on relève ces dernières années que l'octroi des marchés selon la procédure de grès à grès simple constituait "une corruption légalisée".

Et partant, a-t-il ajouté, "ce régime doit être revu et la procédure de grès à grès simple doit être abrogée.

Les procédures des marchés publics doivent être transparentes et numérisées afin d'éviter toute manipulation".

Dans le même sillage, le représentant de l’ONPLC a cité les piliers de la stratégie de l’Organe dans la lutte contre la corruption qui, a-t-il dit, reposent sur cinq axes visant à réaliser dix-sept objectifs à travers 72 mesures et dispositions à même de juguler le fléau de la corruption.

Ces cinq axes sont la consolidation de la transparence, la moralisation de la vie publique, l'encouragement des médias et la société civile à lutter contre la corruption et le renforcement de la transparence et l'intégrité dans le secteur économique, a-t-il détaillé.

La stratégie proposée par l’ONPLC repose sur l’appui du rôle et des capacités des dispositifs de contrôle et de lutte, en sus de l’encouragement de la coopération internationale et la récupération des avoirs. La lutte contre la corruption exige plusieurs mesures, recherches, voire moyens, a-t-il poursuivi, rappelant que par le passé il n’y avait pas de politique claire de lutte contre ce fléau.

Il a estimé, en outre, que les mesures ordinaires de lutte contre la corruption avaient montré leurs limites, affirmant que la politique de l’ONPLC repose sur la prévention, à travers la prise de toutes les mesures nécessaires au niveau des administrations et entreprises. L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption a élaboré, depuis deux ans, une carte énumérant les dangers de la corruption au niveau du ministère des Finances et des différentes directions du domaine de l’Etat, les douanes et les impôts, a-t-il soutenu, notant que ledit document est finalisé. L’ONPLC procède actuellement à l’élaboration de cartes sur les dangers de la corruption au niveau de plusieurs ministères, à savoir le Commerce, l’Enseignement supérieur, la Santé et la Jeunesse et des Sports. A une question sur la possibilité de récupérer l’argent détourné et transféré à l’étranger, M. Moulay Elarbi a souligné que cette question ne relevait pas des prérogatives de son établissement, se disant, toutefois, optimiste à ce sujet quand bien même "la mission n’est pas facile".

Il a ajouté avoir relevé une volonté politique chez le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune de récupérer les fonds détournées mais cela ne sera pas possible avant le prononcé de jugements définitifs contre les concernés pour pouvoir suivre le circuit des fonds placés à l’étranger, demander leur estimation et leur saisie, avant d’exiger leur restitution.