La lutte contre le cancer doit impérativement intégrer la formation du personnel médical

Publié par Dknews le 21-06-2014, 19h32 | 419

La lutte anti-cancer doit impérativement intégrer le facteur humain, à travers la formation du personnel médical, notamment les radiothérapeutes, les physiciens et les manipulateurs d'accélérateurs, se sont accordés à dire, hier à Alger, des oncologues.

"Il est insuffisant d'envisager la lutte contre le cancer sans la formation spécialisée des équipes médicales à la manipulation des équipements de santé, à savoir les accélérateurs, scanners, IRM et autres", ont souligné des oncologues, lors d'une conférence-débat, organisée au Forum du quotidien DK-News.

Le Pr Ahmed Bendib, chef du service sénologie au Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer (CPMC) et président de la Société algérienne de sénologie et de pathologies mammaires, a indiqué, en cette occasion, que la création de centres anti-cancer était nécessaire pour la lutte contre cette pathologie, précisant que la formation médicale à l'utilisation des appareils radiologiques était tout aussi importante.
Il a ajouté dans ce sens que la prise en charge du cancer en Algérie était pluridisciplinaire et comprenait à la fois la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie.

Au sujet de la chirurgie oncologique, le Pr Bendib a déploré le manque de spécialistes en chirurgie carcinologique, appelant justement à la formation de chirurgiens spécialisés dans le cancer, la chirurgie étant une partie essentielle dans le traitement du cancer, a-t-il ajouté.

S'agissant de la radiothérapie, le Pr Aïcha Djemaâ, chef du service radiothérapie au CHU de Constantine a rappelé que la norme en matière de machines radiologiques par million d'habitants était de deux, faisant remarquer que l'Algérie devait se doter d'un minimum de 80 accélérateurs, pour une population de 40 millions d'habitants. Pour le Pr Djemaâ, la réception de ces accélérateurs doit être suivie de leur maintenance et du renouvellement de l'équipement tous les dix ans.

Elle a fait savoir dans ce sens que plusieurs accélérateurs étaient en cours d'installation dans plusieurs villes du pays, ajoutant qu'ils seront seront opérationnels d'ici 2015. S'exprimant sur le secteur privé, le Dr Mehdi Bouzidi, directeur du centre, privé, anti-cancer "Athéna" de Constantine a mentionné que "de plus en plus de malades se faisaient traiter dans le secteur privé, par manque de radiothérapie dans les établissements publics".

Il a à ce titre plaidé pour le remboursement, par la Sécurité sociale, des traitements réalisés dans le privé, rappelant que les coûts pouvaient s'élever à 300.000 voire 500.000 DA. Pour ce faire, le Dr Bouzidi a évoqué la nécessité d'une complémentarité "efficiente" entre le secteur public et privé, dans l'intérêt des malades. 

l Le cancer est une pathologie caractérisée par des lésions (cellulaires ou tissulaires) résultant d'une prolifération non contrôlée par l'organisme. En Algérie, 45.000 nouveaux cas sont recensés annuellement, avec l'incidence la plus importante pour le cancer du sein.